Le développement de la culture scientifique et numérique et l’éducation aux médias, à l’information et à la citoyenneté numérique sont des priorités éducatives de la Ligue de l’enseignement*. Son but en tant que mouvement d’éducation populaire complémentaire de l’école publique est de promouvoir des contenus et usages numériques réellement émancipateurs.
Pour atteindre ses objectifs la ligue a développé un réseau de médiateurs numériques et la ligue47 du département de Lot et Garonne a ressenti, comme d’autres, le besoin d’intermédiaire, de facilitateur, de présence humaine entre des technologies en constante évolution et une population de jeunes et de moins jeunes tantôt dépassée ou désemparée, tantôt complètement investie et passionnée dans tous les cas en demande d’accompagnement.
Printemps du numérique éducatif « intelligence artificielle et esprit critique »
Théodore Pujar est le médiateur de la ligue 47 et il interviendra à ce titre lors de l’événement organisé par et à l’atelier CANOPE d’Agen** mercredi 10 avril 2024 : Printemps du numérique éducatif « intelligence artificielle et esprit critique »
Les animations de la ligue 47 en matière de numérique sont orientées autour de trois axes : robotique et programmation, médias et information et numérique durable.
- En robotique et programmation, ce sont des ateliers de découverte et d'initiation à la logique de programmation pour rendre ces thématiques plus accessibles. Cela va jusqu’à l’accompagnement d’un groupe de collégiens dans leur participation à la Robocup 2024.
- Médias et information regroupe toutes les actions d'EMI : présentation des métiers du journalisme, comment se construit une information ou une fake news. C'est une thématique beaucoup travaillée, avec les établissements par des parcours pédagogiques, avec des centres de loisirs en faisant de la création de fake news par exemple, ou en participant activement au Festival International de Journalisme de Couthures-sur-Garonne.
Ce volet a déjà fait l’objet de reportages dans Educavox : Graines de journalistes au Festival International de Couthures - Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation
EMI sur mesure à Couthures sur Garonne - Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation
- Numérique durable aborde les enjeux de société liés au numérique : éduquer au fonctionnement des plateformes et réseaux, aux impacts environnementaux du numérique et plus généralement à se forger une culture numérique. Cela se fait aussi par des ateliers et parcours, majoritairement en classe.
Pour le Printemps du Numérique Éducatif, Théodore Pujar va présenter un atelier qu’il anime régulièrement en classe : « Dans la peau de l'algo ».
Il propose de mieux comprendre le fonctionnement des algorithmes de recommandation en expliquant leur rôle pour cibler et proposer des contenus personnalisés aux utilisateurs. Cela permet aussi de sensibiliser le public au caractère intrusif des plateformes que nous utilisons tous les jours.
- Educavox : Quels sont les collèges que vous accompagnez et plus généralement combien de jeunes, environ, sont concernés par l’ensemble des dispositifs pilotés par la ligue de l’enseignement 47 ?
Théodore Pujar: J'interviens sur des collèges dans tout le Lot-et-Garonne. En comptant tous les parcours liées aux thématiques du numérique dont je parlais, on arrive à autour de 950 élèves touchés. Ce sont des parcours animés par moi ou mon collègue Gautier Lacherest.
- Educavox : les collégiens de la robocup 2024 sont ceux du collège Paul Dangla? quel est votre rôle dans cet accompagnement?
Théodore Pujar: Oui, ce sont des jeunes de Dangla. C'est un projet de remobilisation et de découverte de la robotique. Les deux équipes sont inscrites en OnStage, une catégorie de la Robocup où les participants présentent un spectacle qui met les robots en scène. Mon rôle est de les initier à la robotique, de créer avec eux un spectacle dans lequel ils se sentent investis, puis de les assister dans la réalisation. Je suis vraiment là pour les guider, c'est eux qui programment, construisent les décors, et vont présenter le spectacle.
- Educavox : Pouvez-vous expliciter un peu plus les ateliers qui touchent au numérique durable (contenus, techniques d’animation, ressenti des formateurs, ressenti des élèves) ?
Ces ateliers sont assez larges et se mélangent souvent avec l'éducation aux médias et à l'information. On essaie au maximum de partir de la culture des participants pour ensuite alimenter des discussions et apporter des éléments supplémentaires. Par exemple, un atelier que je fais souvent en collège retrace l'histoire d'évolutions technologiques depuis les débuts d'Internet, pour mieux comprendre l'état actuel du numérique. J'anime aussi des cafés parents autour de thématiques actuelles de la parentalité numérique.
Ces ateliers ont pour vocation de favoriser les échanges, plus que d'apporter des réponses uniques. Par exemple, lors de cafés parents que j'ai animés sur le contrôle parental, j'apportais des données et conseils d'experts, mais l'essentiel de l'atelier était centré sur des échanges entre parents sur leur utilisation familiale du numérique.
Les parents comme les élèves sont souvent très impliqués, pour moi parce qu'on pointe des enjeux et concepts qu'ils voient tous les jours sans forcément avoir d'espaces pour les questionner et les comprendre.
- Educavox : Sans trop dévoiler l’atelier “dans la peau de l’algo” dont vous avez bien précisé les objectifs, mais pour donner envie à des collègues de venir le suivre mercredi, pouvez-vous expliciter un peu là aussi contenus, techniques d’animation, ressenti ...
Théodore Pujar: Cet atelier illustre bien le croisement entre éducation aux médias et numérique durable, car on se demande comment les algorithmes affectent notre rapport à l'information. Les participants prendront donc le rôle de cet algorithme, pour démystifier comment fonctionne la boîte noire. Ils fouilleront dans l'intimité de personnages fictifs pour mieux les garder captifs d'une plateforme. L'occasion aussi de parler des pièges que nous tendent les plateformes avec leurs interfaces.
- Educavox : Enfin et parce que la médiation se fait avec de l’humain, pouvez-vous évoquer un ou des moments qui vous ont marqué en jouant ce rôle de médiateur?
Théodore Pujar: Il y a eu évidemment plusieurs moments marquants. Dans ceux qui me viennent le plus rapidement, il y a la participation du collège Théophile de Viau à la Robocup l'année dernière. L'équipe est arrivée deuxième de la compétition régionale. C’était un grand bonheur pour eux, sachant que l'objectif avait toujours été qu'ils soient fiers de leur projet, avant de chercher une place au classement.
J'ai aussi participé au mini-camp qui amenait des jeunes au Festival International de Journalisme de Couthures-sur-Garonne. C'était un grand projet où des jeunes ont pu rencontrer journalistes, dessinateurs de presse... Et ils ont créé un journal pour parler de leur expérience du FIJ. C'était un temps très intense mais surtout très riche. Et qui sera renouvelé cette année.
Les trois axes évoqués forment un tout cohérent et leurs déclinaisons sont imbriquées les unes dans les autres car il est impossible de séparer, dans les apprentissages, une certaine maitrise de l’outil, les usages qui en sont faits et le développement de l’esprit critique indispensable à un usage averti, responsable et durable.
*Numérique - Actions de la Ligue de l'enseignement
**l’Atelier Canopé 47 - Agen, 48 bis rue René Cassin, 47000 Agen
Dernière modification le vendredi, 26 avril 2024