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   Publié sur le blog Neottia - De retour de Berne où on me fit l’honneur de m’inviter — merci encore à François Flückiger — pour un colloque de rentrée consacré au numérique à l’école (voir mon dernier billet à ce sujet), j’ai eu l’occasion d’être trempé dans le bain des Mitic, un concept typiquement helvétique, si bien décrit par l’article Wikipedia qui en parle :

  

La notion de Médias, images et technologies de l’information et de la communication, ou MITIC, créée en Suisse à Genève par le service en charge du domaine concerné au Département de l’instruction publique, tend à élargir le concept de TIC (Technologies de l’information et de la communication) en prenant également en compte les convergences multimédias et les aspects éthiques, sociétaux et légaux induits par l’expansion et la généralisation des usages des nouvelles technologies. 

Pour ma part — mes anciens collègues du Clemi peuvent en témoigner —, j’ai toujours milité (sans trop y parvenir du côté du Clemi alors que ce fut plus facile dans mon académie de rattachement) pour un rapprochement des Tice et de l’éducation aux médias, plaidant que les premières ne pouvaient se passer de l’éclairage critique et citoyen de la littératie informationnelle et médiatique, ouvrant d’ailleurs ainsi la voie à une littératie numérique, et que le champ de la deuxième ne pouvait en aucun cas ne pas se préoccuper des usages et surtout des techniques numériques, si fortement présentes.

Je ne peux que me réjouir que les collègues suisses, et en particulier romands, aient décider d’intégrer, dans leur Plan d’études, un enseignement dit Mitic en formation générale transversale.  

Même s’il persiste çà et là un enseignement optionnel de l’informatique, c’est donc bien l’ensemble des disciplines qui est concerné par cet enseignement des Mitic. 

Au cycle 2, par exemple, qui correspond pour nous à la fin de l’école élémentaire et au début du collège, le Plan d’études prévoit : 

Dans le cadre scolaire, les Mitic jouent des rôles multiples, comme 

  • discipline scolaire par l’apprentissage des outils informatiques et multimédias ;
  • outils permettant de développer et élargir les pratiques scolaires en général ;
  • développement de l’esprit et de l’indépendance critiques face aux médias, voire aux développements technologiques, participant ainsi à l’Éducation à la citoyenneté. 

Des objectifs précis sont assignés dans chacun des quatre grands champs disciplinaires (langues, mathématiques et sciences de la nature, sciences humaines et sociales, arts).  

On peut prendre connaissance de l’ensemble du référentiel sur cette page. Dans le canton de Fribourg, un dispositif spécial est mis en place, appelé Permitic, qui prévoit la création d’un réseau de personnes-ressources Tic formées, avec un cahier des charges et un référentiel très précis, enseignants qui ont la charge « [d’]assurer le conseil et l’assistance pédagogiques lors de l’intégration des MITIC dans l’enseignement. » 

Je vous engage vivement à ne pas vous priver de cliquer sur les liens ci-dessus. Il y a assurément là de très bonnes idées à prendre qui permettraient de sortir des carcans du C2I, pour les enseignants, ou du B2I, pour les élèves, si déconnectés des réalités de l’enseignement, pour permettre une intégration plus rapide et moins douloureuse du numérique et de sa culture dans les pratiques disciplinaires, y compris en documentation.

Michel Guillou @michelguillou 

Guillou Michel

Naturaliste tombé dans le numérique et l’éducation aux médias... Observateur du numérique éducatif et des médias numériques. Conférencier, consultant.