fil-educavox-color1

Interview des coordonnatrices du dernier dossier à découvrir sur les Cahiers Pédagogiques
Les tâches complexes invitent à l’interdisciplinaire, mobilisent toutes sortes de compétences et de savoirs, 
 
invitent à travailler en groupe aussi. Elles sont l’occasion de relier des apprentissages scolaires et des situations sociales et de réfléchir sur le quotidien et le monde. C’est ce qui ressort du dossier du numéro 510, «  Des tâches complexes pour apprendre  », coordonné par Sylvie Grau et Anne-Marie Sanchez.
 
Quelle idée importante ressort pour chacune d’entre vous des tâches complexes ?
 
Anne-Marie Sanchez : Pour moi, l’idée la plus importante est qu’il faut apprendre aux élèves à mobiliser leurs ressources. C’est en décalage par rapport à notre rôle habituel qui est de faire apprendre des ressources aux élèves. C’est d’ailleurs ce qu’expliquent plusieurs articles des chercheurs et que l’on retrouve aussi dans les récits d’expérience.
 
Sylvie Grau : L’idée essentielle est, pour moi, que les tâches complexes sont un moyen idéal de différencier, intégrer, émerveiller et questionner. Peut-être une réponse à ce manque de motivation, au décrochage, à la perte de sens ? Au final c’est un apprentissage de la simplexité, c’est à dire à l’élaboration avec les élèves de «  processus qui tiennent compte de l’expérience passée et qui anticipent sur les conséquences futures de l’action  » (Alain Berthoz, 2009) ?
 
Qu’est-ce qui vous a surprises en récoltant les textes ?
 
Anne-Marie Sanchez : Sans doute la très grande diversité des «  angles d’attaque  » des articles mais aussi la faisabilité des exemples proposés, à partir du moment où le professeur accepte de lâcher son pouvoir, de travailler autrement en faisant sien l’objectif cité ci-dessous (qui me semble être un point commun rencontré dans tous les articles).
 
Sylvie Grau : J’ai été surprise par cette pensée plurielle, par le nombre de textes proposés venant de tous les horizons, tous les niveaux et par les productions collectives, preuve que s’interroger sur un concept aussi peu stabilisé permet plus facilement d’échanger et de construire ensemble. L’occasion d’apprendre à travailler en équipes…
 
Pouvez-vous nous donner chacune une phrase qui pour vous représente bien un aspect de ce dossier ?
 
Anne-Marie Sanchez : Je prends une phrase d’Olivier Rey, dans le dossier :«  L’objectif est de dépasser le stade de la réussite immédiate à la tâche scolaire, pour armer l’élève d’une capacité réflexive et d’une autonomie de nature à lui faciliter les apprentissages présents à et venir, y compris dans des contextes changeants.  »
 
Sylvie Grau : Je vais aller pour ma part vers Jean Jaurès et son discours à la jeunesse au lycée d’Albi en 1903 : «  Le courage, c’est d’accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l’art, d’accueillir, d’explorer la complexité presque infinie des faits et de détails, et cependant d’éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l’organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes.  »
 
Dernière modification le vendredi, 10 octobre 2014
An@é

L’association An@é, fondée en 1996, à l’initiative de la création d’Educavox en 2010, en assure de manière bénévole la veille et la ligne éditoriale, publie articles et reportages, crée des événements, valorise les innovations, alimente des débats avec les différents acteurs de l’éducation sur l’évolution des pratiques éducatives, sociales et culturelles à l’ère du numérique. Educavox est un média contributif. Nous contacter.