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Quelques ponts clefs à respecter - Enfin... Cela faisait un moment que je devais m’approprier davantage les méthodes et les concepts liés à l’ingénierie tutorale.

  Pour beaucoup les tuteurs sont à considérer comme des aides subalternes, des "sous profs" qui ne servent pas à grand chose "sinon à faire bien dans le dispositif". Pourtant toutes les études réalisées sur le sujet, s’accordent pour démontrer sans équivoque que le tutorat est en fait l’un des piliers majeur sur lequel repose la réussite d’un dispositif de formation à distance.

 

J’aborderais avec vous bien volontier des points plus théoriques développés dans l’ouvrage suivant (le tutorat en formation aux éditions de Boeck) mais j’ai décidé d’être pragmatique et de partager plutôt avec vous quelques points clefs essentiels que j’ai relevés.

 

Une fois de plus cette liste n’est pas exhaustive et l’objet de ce billet cherche juste à partager avec vous les quelques connaissances supplémentaires que j’ai pu acquérir. Il est donc libre à vous de réagir et de compléter cet article.

 

Dans le cadre des groupes restreints les études montrent que le tutorat "proactif socio affectif" et "proactif" remportent les meilleurs résultats en termes de gain d’apprentissage. (Le tutorat réactif est celui qui se contente de répondre aux éventuelles interrogations des usagers, alors que le tutorat proactif s’efforce sans se substituer à l’autonomie de l’apprenant d’anticiper les aides et besoins des étudiants).

 

Il semble toutefois important de trouver un équilibre entre ces deux modalités de tutorat (réactive et proactive).

 

La réussite des usagers dépendra de leurs capacités à s’autoréguler à prendre du recul à analyser leurs pratiques etc. On aborde ici l’aspect métacognitif de la formation. Cela est facilement réalisable par la simple mise en place d’espaces d’autoquestionnements et d’autoréflexions tel qu’un blog par exemlpe. Ce dernier permet aux apprenants (comme je suis en train de le faire :) en rédigeant ces quelques lignes) de synthétiser les connaissances acquises à travers la rédaction.

 

L’aide fournie aux usagers doit toujours être accessible, pertinente et contextualisée à défaut de quoi elle ne sera pas utilisée. Accessible signifie facile d’accès et sans charge cognitive supplémentaire. La pertinence de l’aide est évaluée en ce que l’aide réponde vraiment à un problème qui se pose aux usagers. Enfin les informations doivent être contextualisées, c’est à dire que les apprenants doivent directement tomber sur les éléments de réponse dont ils ont besoin sans avoir besoin de s’immerger dans cette même aide.

 

Pour la réussite de l’apprentissage à distance différents types d’aide, de modalités tutorales peuvent être apportées :

 

  • Pédagogique : didactique, méthodologique, métacognitive
  • Socioaffective : Motivation, investissement, implication
  • Organistionnelle : Organisation et gestion du temps, de l’espace des ressources, aspect administratif.

 

Dans ce cadre le tuteur peut être amené à suggérer certains parcours de navigation au sein du cours semblant correspondre aux besoins, aux connaissances et à la sensibilité de tel étudiant.

 

Jacques Rodet précice que pour être un bon tuteur il est nécessaire que celui ci ait vécu lui même une situation d’apprentissage à distance, lui permettant de mieux comprendre la situation que vivent les étudiants qu’il aide ainsi que de manifester de façon naturelle à leurs égards trois postures de base tutorale que sont l’empathie, écoute active et le non jugement.

 

Lors du premier contact à l’initiative du tuteur, les usagers devront sentir immédiatement l’ intérêt de cette relation tutorale.

 

En faire suffisamment et pas trop...

 

Donner aux usagers l’aide dont ils ont besoin sans toutefois les mettre "sous tutelle" il est fondamental que les apprenants puissent conserver leurs autonomies.

 

Des typologies de tuteurs, de modalités tutorales et de tutorés ont été mise à jour dans cet ouvrage. Il apparaît qu’ une seule forme de tutorat mise en place dans un dispositif ne peut convenir à tous. Certaines personnes auront besoin que l’on accentue davantage en fonction de leurs personnalités une intervention un peu plus socioaffective ou un peu plus pédagogique. Il convient donc aux tuteurs d’adapter leurs interventions aux personnes avec lesquelles ils interagissent.

 

Aider l’apprenant à demander de l’aide.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser il n’est pas aisé de demander de l’aide. L’on peut penser ne pas en avoir besoin, on peut avoir peur d’ en demander etc. Il convient donc aux tuteurs de faciliter la demande d’aide. Généralement cela se fera lors d’une interaction, pendant laquelle le tuteur questionnera clairement l’usager dans ce domaine (qu’aimeriez vous, comment voulez vous...) le tout aboutissant à une forme d’ amendement à la charte tutorale.

 

 Aider les apprenants à collaborer

 

"Déconstruire l’illusion groupale" J.Rodet Faire s’exprimer les memnbres d’un groupe avec un grand JE (voici comment je vois les choses, mon avis, mes envies, mes objectifs). le rôle du tuteur à cette étape sera essentiellement de la médiation ayant pour objectif de faire émerger des compromis entre les membres pour aboutir à un NOUS groupale issu du consensus.

 

Le tutorat une stratégie

 

  • Le scénario d’encadrement devrait être inclus dés le départ au sein du projet du dispositif de formation envisagé.
  • Réaliser une analyse des besoins d’aide
  • Définir les champs de support à l’ apprentissage
  • Identifier les rôles et fonctions des tuteurs
  • Concevoir et quantifier les interventions
  • Prévoir leur intégration dans le scénario pédagogique
Martinet B.

Enseignant de l'académie de Lille détaché en tant qu'ingénieur pour l'enseignement numérique IMT Lille-Douai