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Paris, 17 janvier- Des millions de filles et de garçons subissent des violences dans le cadre scolaire chaque année, selon un nouveau rapport présenté par l’UNESCO et l’Institut de prévention de la violence scolaire de l’Université féminine Ewha (Séoul, République de Corée). 

Trente-quatre pour cent des élèves entre 11 et 13 ans disent avoir été harcelés au cours des mois précédent l’étude. Huit pour cent d’entre eux évoquent des harcèlements quotidiens. C’est ce qu’indiquent des données issues de 19 pays à faibles et moyens revenus analysés dans _Violence et harcèlement à l’école : Rapport sur la situation dans le monde[1].

Le rapport sera présenté le 17 janvier à Séoul lors du Colloque international sur les violences et le harcèlement à l’école : des données à l’action qui vise à soutenir les actions dans le monde pour faire en sorte que tous les enfants et les adolescents puissent bénéficier du droit fondamental à l’éducation dans un environnement éducatif sûr. Cet événement est organisé conjointement par l’UNESCO et l’Institut de prévention de la violence scolaire de l’Université féminine Ewha.

« La violence et le harcèlement à l’école constituent une violation grave du droit à l’éducation », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, ajoutant que « le colloque et le rapport  s’inscrivent dans le cadre des efforts de l’UNESCO pour faire en sorte que les écoles et les autres lieux d’apprentissage soient sûrs pour tous ».

La violence et le harcèlement à l’école, qu’il s’agisse du harcèlement physique, psychologique ou sexuel, ont un impact négatif démontré sur l’apprentissage des élèves ainsi que sur leur santé mentale et émotionnelle. Plusieurs études, citées dans un rapport récent de l’UNESCO[2], montrent que les enfants et les jeunes qui sont victimes de harcèlement homophobe présentent un risque accru de stress, d’anxiété, de dépression, d’estime de soi dégradée, de marginalisation, d’autodestruction et de pensées suicidaires.

Le Rapport sur la situation dans le monde montre que la violence à l’école naît de rapports de force inégaux souvent renforcés par des stéréotypes et des normes liées au genre, l’orientation sexuelle ainsi que d’autres facteurs qui contribuent à la marginalisation tels que la pauvreté, l’identité ethnique, ou encore la langue. D’après un sondage de 2016 sur le harcèlement réalisé auprès de 100 000 jeunes dans 18 pays[3], 25% des personnes interrogées indiquent avoir été harcelées du fait de leur apparence physique, 25% en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle et 25% du fait de leur origine ethnique ou nationale.

Le Rapport recommande que des mesures soient prises pour faire face à la violence et au harcèlement à l’école, notamment pour renforcer la capacité de la direction des établissements à agir, améliorer la sensibilisation, impliquer les élèves et les adolescents, renforcer la formation des personnels enseignants, mettre en place des systèmes d’alerte et développer la collecte de données.

Le colloque de Séoul sera l’occasion pour la communauté internationale de se pencher sur le Rapport 2016 du Secrétaire général des Nations Unies [1] sur la lutte contre le harcèlement des enfants. Il réunira quelque 250 participants issus de 70 pays.

Les participants au colloque formuleront des recommandations visant à faire reculer la violence et le harcèlement à l’école. Ils envisageront également les différentes manières de renforcer le suivi des progrès dans ce domaine, conformément à l’Objectif 4 de développement durable sur l’éducation et aux autres objectifs de développement durable (ODD [2]).

« La première étape pour prévenir la violence et le harcèlement à l’école est de comprendre l’étendue et la nature du problème, notamment l’exposition croissante au harcèlement en ligne lié à la croissance rapide de l’accès à internet et à d’autres technologies », a déclaré le Pr. You Kyung Han, Directrice de l’Institut de prévention de la violence à l’école à l’Université féminine Ewha. « La menace généralisée que représentent la violence et le harcèlement à l’école est un défi pour tous les pays et des efforts mondiaux sont nécessaires pour y faire face ».

Joon Sik Lee, Vice-Premier ministre et ministre de l’éducation de la République de Corée a exprimé « l’espoir que cette réunion soit l’occasion de partager et de débattre des bonnes pratiques en matière de prévention et de réduction de la violence scolaire afin de créer des écoles sûres pour tous les élèves ».

Les études nationales et transnationales sur les violences en milieu scolaire feront également l’objet d’une publication par le Rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) le 17 janvier. Ce document formule des propositions visant à améliorer notre compréhension de la prévalence mondiale de ces violences.

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Le Colloque international sur les violences et le harcèlement à l’école : des données à l’action est organisé avec le soutien financier du ministère de l'éducation de la République de Corée via la Fondation nationale coréenne pour la recherche.

Télécharger [3] Violence et harcèlement à l’école : Rapport sur la situation dans le monde.

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[1] Source : OMS, Enquête mondiale réalisée en milieu scolaire sur la santé des élèves entre 2003 et 2006 dans 19 pays à faibles et moyens revenus.

[2] UNESCO (2016). Au grand jour – Réponses du secteur de l’éducation à la violence fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre.

[3] UNICEF U-Report/ Représentante Spéciale du Secrétaire général chargée de la question sur la violence à l’encontre des enfants.

Links:

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[1] http://srsg.violenceagainstchildren.org/sites/default/files/documents/docs/A_71_206_FR.pdf

[2] http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/

[3] http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002469/246976f.pdf

[4] https://eu.vocuspr.com/OptOut.aspx?2777481x54645x104788x1x5035963x28500x6&Email=contact%40educavox.fr

 

 

Dernière modification le jeudi, 19 janvier 2017
An@é

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