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Beaucoup d’annonces ont été faites depuis maintenant prés de deux ans sur l’ambition du ministère de l’éducation nationale à développer le numérique à l’école.
Depuis une trentaine d’année notre environnement quotidien est soumis à la révolution technologique qui transforme nos besoins dans une société de la connaissance dans laquelle les savoirs, l’information et la culture sont intimement liés.
Chacun le vit et l’expérimente dans sa vie de tous les jours en particulier dès le plus jeune âge pour ceux et celles qui ont des enfants.
 
L’Ecole est elle aussi au cœur de ces bouleversements, loin d’être le sanctuaire d’hier.
 
Ces technologies qui se sont largement diffusées dans nos foyers, nos lieux de travail et de vie peuvent aussi devenir un moteur d’amélioration du système éducatif et de ses méthodes pédagogiques.
 
Elles offrent des possibilités nouvelles d’apprentissage pour les élèves et ce à toutes les échelles, de l’école maternelle à l’Université.
 
L’équipement informatique dans nos collèges et lycées n’est certes pas nouveau et les collectivités ont déjà, pour beaucoup d’entre-elles, largement investi dans les infrastructures nécessaires et l’équipement en salles informatiques, de TBI voire de tablettes.
 
L’effort est pourtant moins net et plus fragmenté dans les écoles puisque l’investissement des communes a été plus parcimonieux, même si la prise de conscience est maintenant effective.
 
Les attentes des directions d’école et des enseignants se manifestent dans de nombreux conseils d’école pour le respect, par exemple, du passage du B2I à l’école primaire ou plus largement d’un équipement et d’un usage des « nouvelles technologies » au sein des classes.
 
Le plan « e-education » annoncé le 02 septembre par le chef de l’état a, une nouvelle fois, confirmé l’ambition du gouvernement à faire entrer l’Ecole dans l’ère numérique dés la rentrée...2016.
 
Chacun évidemment attend aujourd’hui au-delà de grandes déclaration d’intentions, le périmètre concret de financement de ce plan qui pourrait atteindre 700 millions d’euros.
 
Cette enveloppe permettrait le financement de l’équipement informatique et la dématérialisation des contenus nécessaires.
 
Un objectif : équiper 70 % des écoliers et des collégiens en PC-tablettes à l’horizon 2020 et dépasser 60% de ressources numériques dans les budgets dédiés aux ressources éducatives.
 
Ces nouveaux moyens devraient aussi améliorer de manière substantielle la couverture progressive en très haut débit de tous les établissements scolaires d’ici à 2022, en lien avec les conseils régionaux.
 
L’adaptation de l’école à son environnement a donc nécessité la création d’un service public de l’enseignement numérique.
 
Celui-ci doit organiser à destination des élèves et des enseignants des productions numériques à finalités éducatives, culturelles ou scientifiques.
 
Il devra aussi mettre à disposition des enseignants des ressources pédagogiques, des outils de suivi de leurs élèves et de communication avec leur famille, ainsi que des contenus et services liés à leur formation initiale et continue.
Il ne servirait à rien d’équiper nos écoles et de penser le numérique dans notre société éducative sans faire un effort gigantesque sur cette question vitale de la formation des enseignants.
 
Le développement des ressources et des contenus et leur mise à disposition doivent s’accélérer pour, de manière très concrète, être utilisées par les équipes pédagogiques lorsque le plan d’équipement aura produit ses premiers effets.
 
Toutes les communes, qui aujourd’hui ont pu programmer un plan d’équipement numérique dans leurs écoles, connaissent la plus value éducative du bon usage d’un tableau numérique par un enseignant formé.
 
L’intégration de ces plans au sein de la politique éducative des communes, notamment les plans éducatifs globaux, marque bien souvent leur volonté d’anticiper et d’accompagner le mouvement du numérique à l’école.
 
Les inégalités d’investissement sont pourtant importantes alors que la coordination entre l’Etat et les collectivités a été, sur ce sujet, et pendant des années, toute relative.
 
La répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales aujourd’hui clarifiée par la loi, même sur la maintenance des équipements, exige aujourd’hui un engagement clair sur la réalité des financements nécessaires au passage à l’école numérique.
 
La confirmation par le chef de l’état d’un plan déjà largement programmé et annoncé doit permettre, dés que possible, la mobilisation effective des acteurs et des moyens indispensables à la réussite du grand plan numérique.
 
Olivier Caremelle
Intervention Ruralitic 2014
Photo de la salle
Dernière modification le lundi, 30 mars 2015
Caremelle Olivier

Enseignant et militant pour la promotion du service public d’éducation. Adjoint au maire de Lomme, délégué à la culture et au projet éducatif global.