Imprimer cette page

La promesse républicaine de l'égalité des chances cache en fait l'arnaque désespérante d'une sélection sociale qui ne sit pas son nom. Ce constat n'est pas vraiment  nouveau et alimente une littérature scientifique et statistique abondante. 

Ce rappel vise surtout à rendre visible les racines, les causes profonde et tout l'univers mental dans lequel nous baignons quand il s'agit de l'école. Car, tout le monde se fait une certaine idée de l'école, a une opinion sur l'école. Chacune, chacun d'entre nous est pénétré de préjugés autant que de connaissances précises et scientifiques sur le sujet. Aussi bien les citoyens, parents, enseignant(e)s, personnels de l'Education nationale que les responsables politiques. Ainsi, la vision qu'en portent celles et ceux qui en parlent est-elle révélatrice à la fois de leur représentation du monde, de la société et bien sûr d'eux-mêmes, c'est cette multiplicité de représentations qui rend les réformes si périlleuses.

Les évolutions de la structure sont souvent très décalées par rapport au mouvement de la société.

Avec une durée moyenne de moins de deux ans pour les locataires de la rue de Grenelle, la Vème République a vu passer trente ministres à la tête de l'Education nationale dont une seule femme, ce qui est fort dommage!! Sauf à ne rien faire, un ministre ne reste jamais longtemps tranquille. Car, toute ambition réformatrice se heurte à trois obstacles majeurs.: la révolte des corps d'Etat, enseignant(e)s et centrales syndicales, la résistance institutionnelle d'une machine dont l'inertie et la mauvaise volonté contribuent à briser toute velléité réformatrice et enfin la colère des familles mobilisées pour défendre "leur école", qu'elle soit privée comme en 1984 ou publique dix années plus tard.

Les luttes sont complexes, les acteurs inégaux dans le combat surtout lorsqu'on ne leur reconnait aucune compétence dans le champ des sciences de l'éducation. Bonnes ou mauvaises, les réformes ont toutes en commun qu'aucune ne remet en cause la structure même de l'institution et de sa fonction. Tous les ministres acceptent le schéma de l'école républicaine héritée du siècle passé et recherchent en quelque sorte un "âge d'or de l'école". La réforme doit clore la crise comme une parenthèse.

Mais, l'analyse de cette crise du système politique et scolaire est bancale, il y a plutôt une mutation profonde à l'oeuvre et, si crise il y a, elle est d'abord et fondamentalement celle du cadre intellectuel et culturel auquel se réfèrent les différents acteurs et éléments de ce système.

Écoutez le podcast

 

 

Dernière modification le lundi, 13 septembre 2021
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/