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réacteur du Numérique constitue un enjeu démocratique "  Najat VALLAUD BELKACEM.
La médaille d'or du CNRS est la plus haute distinction scientifique francaise. Elle distingue chaque année, depuis sa création en 1954, l'ensemble des travaux d'une personnalité scientifique qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française.

 

Parmi les lauréats on compte pas moins de deux médailles Fields et 11 prix Nobel avec les noms illustres de Louis de Broglie, Alfred Kastler, Pierre Gilles de Genne, et plus récemment Serge Haroche, Jules Hoffmann, et Jean Tirole le Nobel d'économie 2014.

C'est dans le grand amphithéâtre de La Sorbonne, devant un parterre d'universitaires, de chercheurs, de scientifiques, d'élus et d'amis que l'informaticien  Gerard BERRY, reçoit la médaille d'or du CNRS 2014 des mains des deux ministres de tutelle, Najat VALLAUD  BELKACEM  et Genevieve FIORASO.

Créateur en 2012 de la toute première chaire permanente d'informatique au Collège de France , ce grand théoricien des langages de programmation a crée le logiciel temps réel Estérel qui fait aujourd'hui voler les Rafale et les Airbus 380, et fonctionner les Centrales nucléaires. Chercheur inventif, Gérard Berry a découvert l'informatique a 19 ans et a rencontré son premier ordinateur a l'Ecole Polytechnique en 1967.

Le jeune homme est immédiatement fasciné par l'opposition homme-machine : drôle de duo où l'homme, "intelligent mais approximatif et lent" tente de donner des instructions à l'ordinateur, " rapide , exact, mais bête" puisqu'il fait seulement çe qu'on lui dit de faire.

Il fera de l'informatique sans ordinateur faute de matériel performant jusqu'en 1982

Recherche fondamentale et recherche appliquée se mêlent dans ses travaux, particulièrement dans l'unité de Recherche en automatique et informatique que l'Ecole des Mines crée à Sofia Antipolis dont il assurera la direction de recherche et qui sera bientôt commune avec l'INRIA.

La pédagogie le passionne tout autant. Pendant plusieurs années il enseigne l'informatique a de jeunes enfants à l'école Montessori des Pouces verts, près de Sofia Antipolis.

Il assure aujourd'hui ses cours au Collège de France et poursuit ses travaux de recherche  en développant avec Manuel Serrano, chercheur a INRIA, le langage HipHop destine à mieux orchestrer la relation avec les objets connectés. 

Théoricien pionnier des langages synchrones, chercheur inventif, pédagogue hors pair, Gérard Berry est un ambassadeur inlassable des sciences informatiques qui, comme toute nouvelle science, rencontre encore quelques résistances. Son combat pour que cette science qui se développe dans l'enseignement supérieur et la recherche et irrigue aujourd'hui toutes les autres sciences soit enfin enseignée dans le primaire et le secondaire est bien connu.

Il développe ses arguments dans le discours qu'il prononce a l'occasion de cet événement et dont Educavox publie des extraits.

La ministre de l'Education Nationale manifestement heureuse d'être la pour honorer l'informaticien aura entendu le message.

"Avec vous l'informatique devient une science et un art" lui avoue t elle. Et elle ajoute : "vous êtes un visionnaire et un pédagogue doue d'un solide " bon sens numérique " pour partager, diffuser, transmettre la culture scientifique ".

Najat VALLAUD BELKACEM, avec gravité, partage le point de vue du chercheur en affirmant combien " aujourd'hui comprendre l'informatique, réacteur du numerique,  est un enjeu démocratique majeur puisque le monde entier fonctionne avec l'informatique" et elle ajoute  "sans internet, sans informatique le monde ne serait pas le même, et c'est pourquoi cette matière, cette connaissance doit être intégrée aux enseignements ." 

Invite à rencontrer la Ministre pour lui exposer sa " vision très pratique qu'il a de la façon dont l'informatique doit être enseigné à l'Ecole " Gérard Berry sait toutefois que son combat n'est pas terminé.

L'opposition existe encore il est vrai au sein de l'éducation nationale avec quelques îlots d'irréductibles parfois violents dans leurs propos qui surprennent nombre de spécialistes extérieurs au monde de l'éducation . Mais ils sont de plus en plus nombreux à constater combien cet enseignement manque, particulièrement au lycee.

En effet si pour l'école fondamentale avec le nouveau socle de compétences de connaissances et de culture, et les nouveaux programmes qui doivent être publiés au début de l'année 2015, et mis en application dans la première année de chaque cycle ( maternelle, CM1 et classe de 5ème ) à la rentrée 2016, on sait déjà que les langages informatiques y auront leur place, on attend beaucoup des propositions sur le lycee qui se préparent et devraient être distillés dans le courant de la nouvelle année.

D'ores et déjà la nouvelle discipline informatique a été introduite dans les filieres scientifiques des classes préparatoires aux grandes ecoles et les cours y sont assures par des enseignants spécifiques . Les grandes ecoles d'ingénieurs des les concours 2015 y auront intégré cette discipline sous des formes diverses ( Mines-Ponts et Centrale-Supelec sous la forme d'une nouvelle épreuve coefficient 1 en 2015 coefficient 2 en 2016). Les grandes ecoles de commerce n'ont pas prévu cette année de modification importante mais des questions d'informatique pourront être posés aux oraux d'HEC et d'ESCP.  

On le voit,  cela bouge vite et on ne peut imaginer que les seuls élèves de terminale S ayant choisi la spécialité ISN - soit environ le quart d'entre eux- aient  reçu une culture informatique au lycée ! 

L'ouverture de l'option informatique au Capes de mathématiques annoncée par la ministre il y a quelques jours au Palais de la Découverte devrait permettre, selon ses conseillers, d'ouvrir plus grand l'accès au recrutement de professeurs spécialisés pour l'enseigner.

Comme pour les sciences économiques et sociales "créés en 1965 pour initier les lycéens français aux savoirs scientifiques issus des sciences sociales parmi lesquelles essentiellement la science économique, la sociologie et la science politique "  la science informatique devrait donc également être  enseignée au lycée.

Le rapport commande a l'inspection générale qui sera rendu à Najat VALLAUD BELKACEM en 2015 sera lu avec une grande attention.

On ne peut douter que Gerard BERRY aura été entendu par les rapporteurs !

Aura-t-il été écouté ?

C'est la ministre qui décidera.

Claude TRAN

 

 
Dernière modification le dimanche, 15 mars 2015
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.