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Certains me diront que la société de consommation a permis d'acquérir un certain confort matériel tout en participant au développement de nouvelles technologies qui ont facilité la vie des gens et ce n'est pas faux !

Tout cela a permis l'élévation du niveau de vie, surtout depuis 60 ans environ. Pour bien fonctionner et pour tenir dans le temps, ce système repose sur le fait que les citoyens achètent toujours plus, ce qui augmente la production et la diversité des produits, à condition que ces derniers soient fabriqués le plus souvent à bas prix afin de toucher de plus en plus de consommateurs.

Les notions de rentabilité, de productivité, de créativité entrent alors en ligne de compte pour pouvoir fournir toujours plus et satisfairent une demande croissante avec d'incessantes innovations pour maintenir à flots cette consommation qui ne doit surtout pas s'arrêter, sinon tout s'écroule.

Ce système s'est exporté depuis quelques années dans des pays comme la Chine, la Russie qui ne connaissaient pas, de par leur régime politique très fermé, cette frénésie de consommation avant. Dès lors, il faut toujours plus de matières premières au point que nous sommes en train de piller les ressources de notre Terre tout en la polluant de manière dangereuse, le réchauffement climatique étant une conséquence de la société de consommation.

Tout le monde veut sa part du gâteau et, ce qui est pervers, c'est que les Etats incitent à plus de consommation pour faire fonctionner les industries, maintenir l'emploi, développer l'exportation, engranger des taxes au passage, etc... L'actionnariat, qui consiste à dégager des profits en échange d'investissements pousse aussi à la productivité et certains "rentiers" se font ainsi des marges conséquentes, sans compter que les managers de multinationales touchent des primes exhorbitantes lorsque les sociétés accumulent les profits, quitte au passage à restructurer, donc à licencier en masse pour accumuler encore plus de bénéfices.

Seulement, ce système a sans doute ses limites car des millions de personnes ne profitent pas de cette société de consommation, que ce soit dans les pays riches ou ceux du Tiers-Monde chez qui nous sommes allés piller depuis des lustres les ressources naturelles sans que ces peuples en profitent.

Du fait de ces désiquilibres, les tensions sont énormes aux quatre coins de la planète et il n'est pas alors étonnant de voir arriver chez nous des réfugiés économiques qui ne veulent tout simplement pas rester "crever" chez eux dans une indiffrence générale. Du fait du réchauffement climatique, nous voyons venir aussi de plus en plus de réfugiés climatiques et toujours évidememnt des pays pauvres, c'est ce qu'on appelle la double peine au final pour ces gens ! Ce système visant à toujours consommer encore et encore, qui devait au départ servir à améliorer les conditions de vie des humains, s'est emballé au point que nous avons presque atteint le point de non-retour ! De plus, partout dans le monde, on impose ainsi un même mode de vie, individualiste, matérialiste, uniforme et au final sans saveur. Cela peut faire peur, car on pense là en terme d'individus consommateurs au lieu d'en faire des citoyens responsables et soucieux du bien commun de l'humanité !

Pourtant, des citoyens, qui font parfois sourire ou se font traiter de marginaux ou d'idéalistes forcenés et peu crédibles, ont créé ici ou là des systèmes alternatifs qui prônent une consommation plus raisonnée pour redonner du sens à ce qu'ils font tout en essayant de respecter les cycles de la nature. On tente par exemple de privilégier la production locale et bio, les énergies propres, de croiser les compétences et de pratiquer les échanges solidaires, le tout pour mettre en avant le dévelopement durable, la proximité tout en créant de la convivialité. L'argent, le profit, l'accumulation de biens ne sont plus ainsi une obsession, mais on tente là de privilégier plutôt la qualité de vie, la simplicité et donc le retour au bon sens.

L'humanité a évidemment besoin de progrès technologiques dans bien des domaines, mais pour permettre à tous de vivre dignement et de bénéficier des droits les plus élémentaires pour subsister. La consommation à outrance, qui engendre le besoin d'avoir toujours plus, encore et encore, cette soif aussi de posséder le dernier gadget à la mode et souvent superflu ne peut mener que vers le chaos, car ce mode de vie ne donne pas de sens profond à l'existence. Pour construire un modèle de société plus raisonnable et plus équitable, il nous faut déjà revoir notre philosophie de vie en nous demandant ce qui est essentiel dans l'existence. Nous ne vivons certainement pas que pour consommer.... ou alors ce serait grave et navrant, et c'est sans doute ce qu'il faut apprendre aux nouvelles générations. Celles-ci vont hériter du monde dans l'état que nous le laisserons, il serait vraiment dommage et dramatique de compromettre d'emblée leur avenir à cause de nos comportements irresponsables. Il n'est peut-être pas trop tard pour relever les défis d'aujourd'hui, histoire de sauver ce qui est essentiel, mais il y a URGENCE, çà c'est clair !

Guy GILLET
Blog d'éditos à découvrir et à utiliser librement : http://echangessolidaritefraternite.centerblog.net/

Dernière modification le samedi, 05 mai 2018
Gillet Guy

Initiateur de l'asso festive et humanitaire "Je bouge pour les autres"  Site : http://pourlesautres.fr - Ancien Responsable-bénévole (au Téléthon - au Secours Catholique - à Saint Vincent de Paul) - Editorialiste libre à vocation éducative, pour défendre des valeurs fondamentales, afin de susciter le débat et l'engagement de tous
Mes Editos sont LIBREMENT utilisables par tous : http://echangessolidaritefraternite.centerblog.net/