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Avec les opérations #jamaisSansElles ( suite à la position prise de boycott de prise de parole en l absence de femme) et des efforts partagés par tous, l’hybridation femme et numérique se taille une part de plus en plus belle dans le paysage média surtout autour du 8 Mars journée Internationale des droits de la femme.

Les femmes une chance pour le numérique

Avant d’être une chance pour les femmes ceux sont les femmes qui ont été une chance pour le numérique d’aujourd’hui.

On ne rappelle jamais assez que le père du langage » Cobol « le plus utilisé dans le milieu bancaire (avant l’arrivée du bockchain !) est une femme Grace Hopperqui après-guerre en 1959 l’a mis au point. C’est à 6 femmes durant la seconde guerre mondiale que l’on doit, en faisant un raccourci, notre smartphone d’aujourd’hui. Elles travailleront sans relâche à la mise au point du 1er ordinateur entièrement électronique 1940 avant de céder leur place aux messieurs avec interdiction de revenir dans la salle-ordinateur pour cause de « chaleur intense ». Une étude récente Américaine de Capy Poly montre que les femmes coderaient mieux si on se fie aux statistiques de modifications de codes acceptés dans les forges de logiciel libre. En un mot comme en cent OUI les femmes sont, et depuis le début de l’histoire du numérique, une chance.

Mais la réciproque est-elle vraie ? En se plaçant du seul point de vue des indicateurs classiques de notre société il apparait une distorsion importante entre hommes et femmes. Il suffit de considérer les 33% de femmes travaillant dans le secteur du numérique contre 53% tous secteurs confondus et une interrogation nous saisit alors, renforcée par un constat plus inquiétant encore où seulement autour de 10 % exercent dans les métiers de la technologie et du code réellement. Pour sa deuxiéme édition le 16 Mars 2016 de l’Université Numérique du Medef seule 14 % de femmes en speakers sans parler du plateau  01 business Forum réussir sa renaissance digitale du 2 Février 2016 avec aucune femme le matin et seulement 10 % pour la journée. La France accuse un vrai retard avec 1 direction sur 2 de système informatique ou d information DSI occupée par des femmes à l internationale et pas en France.

Où sont les femmes, conquérantes du nouveau continent informatique des années 50 ?

Un secteur neuf dans lequel la fameuse règle d’un seul fauteuil pour 2 ne pouvait prévaloir. Un secteur dans lequel l’histoire était à construire et où la parité pouvait être native. Un secteur qui reste encore la plus forte croissance économique de sa période et donc la plus forte création d’emploi. Que c est il passé pour ces amazones conquérantes du « nouveau continent numérique » ? Pourquoi diable les femmes qui luttent pour avoir leur place dans des métiers dits d’hommes ne se sont-elles pas immédiatement plongées vers cet eldorado vierge de genre. Tant et si bien qu’aujourd’hui à peine 20 ans après l’explosion de l’informatique, les miettes sont laissées aux femmes après la razzia du genre (masculin) sur le sujet ? Alors ouvrons les yeux et portons des lunettes grossissantes pour voir toutes ces femmes de tous les jours ? Celles qui telles des Fourmis individuellement invisibles bâtissent collectivement des montagnes. Celles qui se sont immergées dans les réseaux du numérique, celles qui ont plongé et ont appris à nager, ces femmes du numérique, celles qui ont fait leur mutation personnelle et professionnelle silencieusement et dont on parle si peu.

Utilisation des réseaux sociaux, les femmes en tête

Changeons les indicateurs et regardons autrement. Les femmes sont les premières utilisatrices des réseaux sociaux tous types confondus (avec 30% contre 26 %) à l’exception de Linkedin où elles sont devancées. Rien que ce particularisme de Linkedin nourri le discours selon lequel les femmes et le numérique est une histoire d’amour …non professionnelle.

Seulement voilà c’est toujours la même histoire que l’on peut lire dans tous les journaux et entendre dans tous les médias ou encore regarder sur toutes les infographies…….. quelles places occupent les femmes dans les critères et indicateurs immuables observés que sont, dans le désordre et non exhaustif, le nombre de direction d’entreprise de la tech occupées par des femmes, le pourcentage de filles dans les filiéres tech, l’équilibre salarial homme-femme dans la tech , volume de start upeuses, …..cela revient à mesurer demain avec des indicateurs d’hier. Au moment où le monde change vraiment, où la disruption n’a jamais été aussi palpable, regarder toujours les mêmes indicateurs pour se faire une idée de ce que pourrait être l’avenir et surtout celui des femmes avec le levier ou l’opportunité à saisir du numérique, c’est penser comme avant avec des outils d’aujourd’hui.

Imaginer considérer la valeur des états ou des territoires uniquement en regardant leur PIB ou leur dynamique économique   est extrêmement réducteur C’est la raison pour laquelle de nombreux indicateurs de valeur immatérielle, de variables induites, doivent être mesurer pour se faire une idée réelle de l’impact d’une action ou d’un phénomène sur un objet aussi complexe qu’est la société humaine.

TkyNg

Le numérique une chance personnelle pour les femmes

Alors si nous choisissions de regarder comment le numérique peut-être une chance pour les femmes et pas uniquement pour créer des strat up ou accéder à des emplois de plus haut niveau. Comment elles s’en saisissent comme levier d’émancipation, de confiance en soi, de bien être, d’épanouissement, ect…. Et cessons de ne monter en rôle-modèle que des filles du web ; start-upeuses, conquérantes de place de marchés, si c’est une réalité cela ne reste pas moins trop réducteur pour regarder la mutation sociétale du point de vue des femmes.

Ubiquité Numérique :Que dire de ces mères aux foyers qui ont profité massivement de ce nouveau don d’ubiquité offert par le numérique ? Etre avec ses enfants à la maison et rester ouverte sur le monde via cette fenêtre extraordinaire du web. Se former et s’informer depuis son domicile mais aussi exercer un job ou s’adonner à une passion tout en respectant les contraintes des horaires et rythmes scolaires des enfants. Que dire des femmes qui ont travaillé plus et différemment en couplant leur emploi quotidien avec une plateforme de service ou celles qui ont ouvert un site web de e-commerce pour vendre leurs bijoux en perles ou leurs pousses de plante faite dans leur jardin.

Révélateur numérique de talents : On ne compte plus celles qui se sont révélées avec le numérique, par leurs talents mis au grand jour grâce à la viralité des réseaux et la facilité de faire son blog ou de « passer » sur Youtube.  Blogueuse devenue auteure de roman ou encore chanteuse amateur(e ) devenue professionnelle on ne compte plus ces femmes révélées par le numérique.

Confiance numérique : Oser écrire sur une page facebook ou un compte twitter ou bien publier sur Instagram et commenter ses photos cela revient également à prendre de l’assurance et assumer qui elles sont ? Il s’agit d’être fière de ses réalisations, de ses exploits du quotidien qui sont valorisés par les likes et « j’aime », de ce coaching numérique elles en ont fait leur miel. Par ce qu’on sait tous que le frein que s auto infligent les femmes sur leur propre capacité est bien plus importante que leur homologue. Le web leur apporte le coaching virtuel, les encouragements de la communauté et une forme de désinhibition par l’écran intermédiaire .

Résauter au numérique : Enfin, les femmes résautaient moins que leurs homologues, c'est également une réalité connue depuis longtemps, les réseaux sociaux ont permis des solidarités et entraides élargies sur la toile massivement ouverte. Le réseautage le soir après le travail pour débattre autour d’un verre du monde n’était pas très féminin, plus facilement rattrapées par les charges enfants-maison …. Elles étaient trop souvent par conséquent, absentes des lieux de pouvoir. Là où le réseau permet de se faire identifier par ses pairs elles n’y étaient pas. Grâce aux réseaux sociaux elles sont présentes de manière asynchrone mais présentes et disposent aujourd’hui de nombreuses adresses pour se fédérer entre elles ou réseaux sociaux dédiées aux réseaux de femmes l’un est même dédié aux rézoteuses .

Les femmes ne doivent plus rester sur le quai du code

Le numérique est bien une chance pour les femmes dans la recherche d’égalité et d’épanouissement personnel dans cette quête toujours non atteinte de l’équilibre sociétale Homme Femme. Les femmes apparaissent encore plus qu’hier une vraie chance aussi pour le numérique avec une étude qui démontre leur talents «  cachés » de codeuses . En étant les premières utilisatrices de réseaux sociaux elles sont donc les principales pourvoyeuses de données dans un monde où la DATA est le nouvel « Or noir ». Sujet de gouvernance, les données, les small-data ou big-data représentent une manne économique certaine mais aussi un enjeu de gouvernance majeur, il serait alors dangereux, voir suicidaire, que les femmes restent sur les 2 rives (des données d’une part ou des utilisatrices d’autre part) et ne naviguent jamais sur la rivière du code et des algorithmes qui irriguent leur vie.

Article publié par Pascale Luciani-Boyer sur son site : http://pascalelucianiboyer.fr/2014/12/26/lelue-face-au-numerique-enfin-disponible/

Acheter le livre: http://boutique.berger-levrault.fr/ouvrages/administration/au-fil-du-debat/l-elu-face-au-numerique.html

Version numérique : http://boutique.berger-levrault.fr/ouvrages/administration/au-fil-du-debat/l-elu-e-face-au-numerique-version-numerique.html

 

Dernière modification le mardi, 10 janvier 2017
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