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Vous n'aurez pas été sans remarquer que la situation est un peu (carrément) complexe en ce moment. La vie scolaire s'est arrêtée et j'avoue avoir eu un petit pincement au coeur en quittant l'université vendredi dernier en me demandant quand est-ce que j'allais revoir mes étudiants. Pas de si tôt. Nous ne parlions pas encore de confinement ce jour. Mais il est bel et bien là et il faut assurer cette fameuse continuité pédagogique.

 

De nombreuses initiatives se mettent en place et j'essaie sur le plan professionnel d'aider les parents à occuper leurs enfants au travers de mon blog mais il reste les cours à "assurer" (et rassurer) pour mes étudiants. C'est là que cela devient compliqué.

En effet, un cours d'informatique en classe auprès d'un public plutôt novice ne pose pas trop de soucis car chacun travaille avec le même matériel, la même connexion dans les salles informatiques que nous octroie l'université en l'occurence Lille III. Aujourd'hui c'est au cas par cas avec des systèmes d'exploitations divers, des connexions plus ou moins de qualité (ou pas...), des compétences tout aussi variées. Le suivi est quasiment individuel et il faut faire de nombreuses mises au point. Particulièrement chronophage mais comme nous sommes nombreux à avoir un peu de temps libre en ce moment...

J'ai passé en revue la plupart des solutions possibles, imaginé mes cours en vidéo, des diaporamas en ligne, des groupes de discussion et pfuit... La bulle a éclaté. Toutes ces solutions seraient sympas en temps normal quand chacun est libre de vaquer où il le veut et de se connecter à des réseaux performants. Mais la situation est bel et bien très différente et, du haut de mon petit confort citatin "à la fibre", j'hallucine face à tous ces étudiants qui me relatent des niveaux de connexions et forfaits dont je pensais l'existence révolue.

La question est simple. Qu'est-ce que je fais de tous ces étudiants ? Est-ce que je passe sous silence le fait que leurs forfaits vont exploser et leurs dépenses avec ? Est-ce que je me dis qu'ils se débrouilleront bien mais "on sait bien que quand cela ne veut pas, cela ne veut pas" (comprendront tous ceux qui ont tenté de faire des courses en ligne en ce moment...) ?

Cela peut paraître stupide mais je me suis donc mis à coder à l'ancienne de bonnes vieilles pages statiques en pur HTML5 avec un design minimaliste mais soigné et pouvant s'adapter à tous types de supports sans oublier d'ajouter quelques éléments plus évolués de contact afin de pouvoir échanger. Certes, c'est plus long à mettre en place mais pas tant que cela et je pense que cela sera efficace et contribuera à ne pas trop surchauffer les connexions. L'important est que l'information soit disponible et claire. Peu importe la forme. Il me reste un peu d'espace sur un serveur pour héberger le tout.

Je n'oblige personne à ressortir les vieilles méthodes mais l'idée de base est de réfléchir à cette fameuse sobriété et à ne pas se précipiter un peu trop rapidement sur les nombreuses solutions existantes. Prenez le pouls de vos "élèves à distance", le ou la moins bien portant.e devant servir de référence.

C'est le moment pourquoi pas de profiter de ce temps pour se former et inventer de nouvelles solutions. Ne vous fermez pas à des solutions performantes mais réfléchissez bien à ce que cela implique. J'ai tenté par exemple la visioconférence avec quelques amis pour des raisons professionnelles. Il y en avait régulièrement un ou une "en connexion". Si c'est agaçant pour une réunion, peut-on l'accepter pour un cours ? Nullement... Préférez la sobriété et l'efficacité. Nos réseaux vous en remercieront (et les élèves avec... ;-) ).

Quelques règles et conseils pour finir :

  • allégez le poids des images en les convertissant en JPG ou PNG et en abaissant quelque peu le liveau de la qualité et leur résolution, pas besoin d'une image ultra-large alors qu'elle sera affichée sur un écran classique voire un smartphone (par exemple au travers de ce convertisseur : https://image.online-convert.com/fr/convertir-en-png)
  • préférez le format texte "txt" au format PDF bien plus lourd ; vous pouvez utiliser une syntaxe particulière pour mettre en forme votre document (par exemple, encadrer les titres de tirets et les numéroter)
  • si vous créez un site, ne le surchargez pas ; le contenu est plus important que la mise en forme
  • graduez le poids de vos contenus ; une version ultralight et si cela vous chante pourquoi pas une version plus lourde mais cette dernière ne doit pas être indispensable
  • laissez des coordonnées basiques : email afin que l'on puisse vous contacter si besoin

Si vous souhaitez créer des espaces d'échange, privilégiez des solutions ne nécessitant pas de compte lourd ou susceptibles de fournir des données personnelles. Beaucoup de services sont surchargés et il va falloir faire preuve d'imagination mais c'est là tout l'intérêt du défi.

Dernière modification le vendredi, 20 mars 2020
Cauche Jean-François

Docteur en Histoire Médiévale et Sciences de l’Information. Consultant-formateur-animateur en usages innovants. Membre du Conseil d'Administration de l'An@é.