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Un partenariat en construction après l’ignorance réciproque avec l’Etat ? - Sylvie LOISEAU, Directrice Générale Adjointe en charge de l'Education au Conseil Général de la Gironde a une solide expérience de l'Education Nationale pour avoir été chef d'établissement et IA DSDEN.

Cela lui donne le double avantage d'une parfaite compréhension d'une part de l'impact du numérique sur l'acte pédagogique et d'autre part de la bonne mesure de ce qui peut et doit être réellement mis en œuvre par les collectivités territoriales dans le partenariat avec l'Education Nationale.

Ce que développe Sylvie LOISEAU dans le dialogue partenarial que le Conseil Général de la Gironde établit « avec les EPLE pour déterminer le « tronc commun » et les spécificités du fonctionnement numérique de chaque établissement. » s'appuie sur les éléments suivants :
 
Après une forme d'ignorance réciproque qui a pu faire douter de l'efficience de la « compétence partagée » instaurée par les lois de décentralisation depuis 1983, on assiste à une forme de « professionnalisation » progressive des équipes administratives des collectivités territoriales qui s'adjoignent des collaborateurs issus du monde enseignant ayant la pratique du numérique éducatif.

Cela se traduit par une maturité affirmée dans la gouvernance du numérique au niveau local.

Cette « compétence partagée » se partage d'autant mieux que les partenaires ont acquis la maturité pour la mettre en œuvre avec il est vrai l'appui de la loi de refondation de l'école qui en précise les modalités et en redéfinit les contours.
Finis donc les financements à la demande par les collectivités territoriales ; finies les commandes de TNI pour faire de la communication sans se préoccuper du réel besoin et de l'usage de cet outil, lorsque que les enseignants attendent des vidéoprojecteurs ; finies les attributions de matériels qui ne répondent pas à un projet global ......

Le contexte de « raréfaction de l'argent public » incite à une politique ordonnée et cohérente d'investissements entre tous les partenaires.

Il s'agit bien de sortir de l'attitude qui « consiste à répondre à la demande ; « cela est gratifiant admet-elle, mais non cohérent car ces modalités de choix conduisent à une extrême disparité du parc avec des conséquences sur la maintenance dont les collectivités ont aujourd'hui la charge. »
Le dialogue partenarial est également possible avec les autres collectivités territoriales comme les municipalités mais également la Région, ce qui permet d'effectuer des choix d'infrastructures et de matériels en cohérence, tout en restant conformes aux besoins identifiés par chacune d'elles. Ainsi, avec la Région Aquitaine, « le dialogue s'est établi en particulier concernant l'ENT Léa qu'elle déploie dans les lycées. Le CG 33 teste cet ENT dans 5 collèges afin de déterminer si le département opte pour ce choix. »

Certains territoires sont ainsi parvenus à construire une vraie démarche partenariale qui associe toutes les collectivités et les instances académiques afin de définir ensemble la stratégie numérique du territoire et son financement. C'est ainsi que l'usager, l'élève bien sûr et ses parents, mais avec lui les équipes enseignantes et d'encadrement pourront, tout au long du cursus de l'enseignement scolaire et en continuité, bénéficier des innovations que le numérique facilite.

Alors, peut-on imaginer que les « choix d'équipements puissent par exemple permettre de podcaster des conseils d'administration où se délibère en particulier le projet d'établissement ou permettre aux parents d'élèves d'accéder à des échanges sur le règlement intérieur avant sa délibération. » ?
En quelque sorte une forme de e-gouvernance et de e-démocratie, dans la e-éducation !

Claude TRAN

Interview de Sylvie LOISEAU réalisée lors des Boussoles du Numérique organisées à Cenon par l'An@é


Dernière modification le vendredi, 12 mai 2017
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.