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Depuis 1992, tout citoyen d’un pays membre de la Communauté Européenne est automatiquement devenu citoyen européen en vertu du traité de Maastricht. Mais quel regard chaque européen porte-t-il sur sa citoyenneté européenne ?

Catherine Lalumière, Docteur en droit et Maître de conférences des Universités, a été plusieurs fois députée et ministre et a occupé les fonctions de secrétaire générale du Conseil de l’Europe et de vice-présidente du Parlement européen.

Elle a été élue en 2008, Présidente de la Fédération Française des Maisons de l’Europe, association qui rassemble une trentaine de Maisons dans toute la France.

Invitée au colloque sur la citoyenneté européenne par l’Association Européenne De l’Education elle donne dans cet interview une analyse très lucide sur ce qui reste à construire et qu’elle appelle « ce sentiment d’appartenance à un groupe qui partage les mêmes objectifs, les mêmes valeurs, la même histoire ». Car le citoyen a besoin de concitoyens.

Après la barbarie de la 2nde guerre mondiale des pionniers se sont lancés dans l’aventure de la construction européenne en concevant un projet qui devait permettre « de sauver la culture européenne … : les libertés, le respect de l’autre, le respect de la pluralité culturelle, l’importance des idées, la démocratie, les droits de l’homme » ...autant de valeurs qui faisaient de cette ambition, « un projet culturel et de civilisation » au service des hommes et de la paix.

Le projet européen a, depuis le début et plus encore aujourd’hui, été présenté « de façon mutilée » à la population car « amputé de sa dimension sociale et humaniste ».

De nombreux responsables européens ont en effet donné de l’Union Européenne une image « essentiellement économique » et financière, avec ses nombreuses traductions ( marché commun , banque européenne, euro...). La crise actuelle aura accentué nettement cette présentation.

« L’économie, les institutions, ne sont pas des finalités, ce sont des outils, des instruments » qui sont au service des objectifs que l’on assigne à l’Europe. Et l’objectif essentiel que Catherine Lalumière fixe en substance peut se résumer dans la question :« sauverons nous la civilisation européenne ? »

Tout le monde a un rôle à jouer pour la sauver mais l’école plus particulièrement, « en montrant aux futurs citoyens européens que sont les jeunes l’importance des véritables enjeux ». Mais il faudra du temps car l’idée de communauté européenne est encore jeune et plusieurs générations seront nécessaires à sa réalisation.

Cet interview qui nous fait découvrir une européenne convaincue, attachée à la culture et aux valeurs de l’Europe des Lumières ne pouvait se conclure qu’en citant un autre européen convaincu, ancien Président de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, Bronislav Geremek :

« On s’est consacré à faire l’Europe, maintenant il faut se consacrer aux Européens"

 

N’est-ce pas d’une brûlante actualité ?

Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.