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Les 18 et 19 février se tenait à l’UNESCO à paris, la 2ème semaine dédiée aux apprentissages liés à la mobilité. Le thème de cette année : les enseignants. L’occasion de faire le point sur des pratiques à différents endroits de la planète. 
On partage par ici des pistes de réflexions sur ce qui se fait et a été exposé pendant 2 jours ?
 
Le discours d’ouverture à mis en avant le travail des enseignants, leur rôle essentiel dans le système éducatif : « La technologie n’est pas une fin en soi mais un moyen de parvenir aux connaissances...la technologie ne remplace pas les enseignants », « L’éducation n’est pas un divertissement » « Les enseignants sont nos meilleures armes pour l’éducation »
 
Le colloque a débuté par une présentation de Chen Kee Tan, de l’école Crescent Girls de Singapour, http://www.crescent.edu.sg/, qui a exposé son projet d’intégration de la technologie dans la pédagogie.
L’occasion de faire le point sur ce qui fait échouer les implantations de technologie dans les classes et les établissements :
  • Sous-estimer le projet d’implantation
  • La rapidité de déploiement
  • Le fait d’imposer le projet (par la hiérarchie ou l’extérieur)
  • L’incapacité à impliquer les équipes sur le projet, à les rendre maîtres du projet
Argumentation illustrée par une citation tirée de l’oeuvre : So Much Reform, So Little Change : The Persistence of Failure in Urban Schools de Charles M. Payn« We continue to see attempts to improve systems in ways that are manifestly unlikely to work ».
 
J’ai reproduit (et traduit) le schéma présenté par Mme Chen Kee Tan, Macro Système pour l’Intégration de l’Apprentissage Mobile, que vous trouverez ci-joint (Cliquer pour agrandir l’image).

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MACRO SYSTEME POUR L’INTEGRATION
 
 *Sur ce schéma il est question d’EFA à atteindre : Education For All
 
En conclusion, madame Chen Kee Tan a bien précisé que ce qui permettait un déploiement efficace et couronné de succès, c’était de placer la pédagogie au cœur du projet d’implantation des nouvelles technologies, et non les nouvelles technologies en elles-mêmes comme but final.
 
Elle a également rappelé que la pédagogie était le domaine des enseignants, au cœur du système, qui doivent être accompagnés, soutenus, afin de les impliquer, car ils sont la clé du succès !
 
Elle a mis en place dans son établissement un système de groupes d’enseignants, échangeant, créant des méthodes d’apprentissage utilisant les appareils mobiles à disposition, afin de permettre d’impliquer et motiver les enseignants pour la tenue des objectifs d’utilisation des nouvelles technologies dans la classe. Et ça fonctionne.
 
Ensuite, Aurélien FIEVEZ a présenté ses travaux, et ceux de Thierry KARSENTI lors de la conférence « La tablette tactile dans les écoles de la Francophonie : quels défis pour les enseignants de la Belgique, de la France et du Québec ? ». Vous pouvez retrouver l’étude ici :http://karsenti.ca/ipad/
 
Cette conférence m’a fait penser à celle tenue lors d’Intertice le 11 février au sujet des tablettes (http://www.intertice.fr/Accompagner-les-projets-d) pendant laquelle il a été question de l’Etude Extate (usage des tablettes) menée par François Villemonteix pour le MEN qui sortira début avril, ciblee 1er degré : http://villemonteix.u-cergy.fr/.
 
Miguel NUSSBAUM http://dcc.puc.cl/gente/usuarios/mn/, chercheur en sciences du numérique au Chili est venu présenter son étude « Apprendre des erreurs du passé et utiliser la technologie pour faciliter les synergies », suite à un grand plan d’équipement mis en place au Chili.http://www.eduinnova.com/index.php/es/
Monsieur NUSSBAUM pense que les ordinateurs n’ont pas leur place en classe, pas en tant qu’outils majeurs en tous cas, car la pédagogie inversée doit primer lors de la mise en place de ce type de projet.
 
Il insiste aussi sur le fait que « programmes scolaires » et « enfants » sont deux termes antinomiques, et contribuent largement aux mauvais résultats d’apprentissages, juste parce que les capacités d’apprentissages sont différentes pour chaque enfant, étant donné qu’elles résultent de leur « capital culturel » ou culture personnelle (à savoir acquise à l’école et en dehors avant d’arriver dans la salle de classe) et de leur rythme d’apprentissage, propre à chacun. 
Il faudrait donc plus considérer l’enfant en tant que tel plutôt que vouloir le subordonner à un programme scolaire imposé. 
Il pense aussi que l’efficacité pédagogique tient aux activités, qui doivent être courtes et variées.
Du côté enseignants, tout comme Chen Kee Tan de Singapour, monsieur Nussbaum insiste sur la notion d’accompagnement et de formation des enseignants. L’accompagnement étant pour lui le plus important.
 
Bref, dans le cas du Chili, les technologies n’ont pas pleinement été intégrées aux apprentissages, ce qui conduit à un résultat d’implantation plutôt très mitigé.
 
Mark WEST a présenté une étude à propos de l’apprentissage de la lecture sur mobile, l’occasion de parler des chiffres de l’illettrisme dans le monde : 774 millions de personnes dans le monde ne savent ni lire ni écrire. Deux tiers sont des femmes. 
 
Nils GEISSLER a présenté le thème « La classe inversée pour la formation des enseignants », un sujet très intéressant il me semble…
Selon lui, il est important de mixer les cours en ligne et les ateliers en face à face pour former efficacement les enseignants, et les impliquer dans le projet.
Pour lui, aussi, les ateliers de classe inversée en face à face ne fonctionnent que lorsque la technologie n’est pas le sujet de travail. 
Je n’ai pas trouvé de lien vers cette présentation de ce chercheur, mais vers une autre : « La coopération internationale en terme d’éducation » : http://ciced.ru/conference2012/GIZ.pdf
 
Pour résumer, pour l’ensemble des chercheurs venus parler, exposer les cas concrets à plusieurs endroits de la planète, tout le monde s’accorde pour dire, penser, crier que l’enseignant est bien au cœur des apprentissages liés aux nouvelles technologies.
Raison pour laquelle la formation des enseignants est un sujet important. La formation par SMS semble être très efficace, quelques soient les contextes culturels, économiques ou sociaux. Ils permettent de transmettre les informations efficacement, et de fédérer les équipes autour des projets éducatifs.
La technologie, quelle que soit la solution portée par les Etats n’est pas la finalité du projet éducatif mais un outil, un moyen d’accéder au savoir et de développer les compétences.
Et les déploiements subissent partout dans le monde les mêmes freins, les mêmes erreurs, mais portent les mêmes espoirs… 
 
Je n’ai pu assister à toutes les conférences, vous avez ici tous les sujets et débats auxquels j’ai pu participer.
Ce « compte-rendu » n’est pas donc pas exhaustif, n’hésitez pas à ajouter des éléments !
 
Ici le lien vers la page web de l’événement sur le site de l’Unesco :http://www.unesco.org/new/fr/unesco/themes/icts/m4ed/unesco-mobile-learning-week/
Le programme de la 2ème semaine de l’Education Mobile :
Etat des lieux de l’éducation (all in english) :
Dernière modification le vendredi, 08 décembre 2017
Elbaz Jennifer

Vice-présidente de l'An@é.