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C’est toute la richesse induite par les enseignants qui s’en trouvera ébranlée - Le non renouvellement d’un enseignant sur deux, couplé à l’élévation du niveau de diplôme pour devenir enseignant, et à la suppression de l’année de formation pour faire ses premiers pas en toute sécurité et sérénité dans cette profession exigeante, a eu pour conséquence la baisse du nombre de candidats de 24% en un an d’après cetarticle paru sur Slate.fr.

Même si le métier d’enseignant perd en attractivité pour ceux qui l’envisageaient pour toute leur vie active, il continuera d’attirer ceux qui n’y passeront que quelques années, entre deux emplois : enseigner est à la portée de tout titulaire d’une licence, comme le rappelle un BOEN récemment.



Mais a-t-on pensé aux conséquences économiques que causerait une perte d’engagement de longue durée pour le métier d’enseignant ? La politique menée ces dernières années a-t-elle eu ou pas ces objectifs ultra libéraux ? :

- si les enseignants sont moins nombreux à s’engager longtemps dans ce métier, ils seront mécaniquement moins nombreux à adhérer à la Mutuelle générale de l’Education nationale. Quel en sera l’effet sur le taux de cotisation de ceux qui restent, alors que la population âgée ne cesse de croître, et que les taxes de l’Etat sur les mutuelles ont encore augmenté récemment ?


- mécaniquement, ils peuvent être moins nombreux aussi à adhérer à la Mutuelle traditionnelle d’assurance des enseignants : la MAIF, qui, comme toutes les assurances, diversifie ses revenus pour attirer de nouveaux clients (services d’aide à la personne, soutien scolaire, base d’informations gratuites pour les futurs enseignants, etc). Dans un environnement devenu très concurrentiel à ce niveau, quelles peuvent être les conséquences économiques d’une présence de moins longue durée dans le métier d’enseignant ?

- les enseignants qui s’engageaient sur le long terme étaient nombreux à souscrire à des complémentaires de retraite comme la PREFON, le CREF : si le nombre de cotisants baisse d’année en année, quel en sera l’impact sur la complémentaire de retraite de ceux qui auront fait confiance à ce système en cotisant toute leur carrière ?

- une partie des enseignants prend pour banque la CASDEN : si le nombre de sociétaires diminue, quid de la pérennité de ce réseau ?

- beaucoup d’enseignants font leurs achats à le CAMIF : cette centrale d’achat peut-elle aussi en souffrir ?

- si les enseignants sont moins nombreux, pour moins longtemps, quelle sera leur implication vis-à-vis des nombreux syndicats auxquels ils peuvent adhérer actuellement ? Quelles seraient les conséquences financières et de représentativité pour les syndicats qui perdraient des adhérents par milliers ?


Toutes ces conséquences sur les richesses induites par de longues carrières d’enseignant ont-elles été bien analysées dès le départ, anticipées ?

Si la tendance de la désaffection pour le métier d’enseignant perdure, il restera à tous ces organismes à s’adapter à un vrai bouleversement structurel : celui d’un métier qui ne s’exercerait plus à vie.

Dernière modification le jeudi, 27 novembre 2014
Boyer Rémi

Président-Fondateur de l’association AIDOPROFS (AIDE AUX PROFS) créée en 2006, renommée APRES PROF en Juillet 2016, redevenue AIDE AUX PROFS le 7 Juillet 2019..

Agrégé de géographie et ingénieur conseil en formation (Master2 Pro), passionné par les mobilités professionnelles des enseignants depuis 1999 et par leur souffrance au travail depuis 2009. Esprit très créatif et passionné par les potentialités du web.

Rédacteur en chef des sites de l'association depuis 13 ans. Chargé de la communication de l'association (>130 reportages depuis 2006). Expert-Consultant et conseiller en prévention de la souffrance au travail et en évolution professionnelle pour les adhérents de l'association.


J’ai publié 3 guides pratiques pour aider les enseignants dans les différents aspects de leur métier, diffusés à plus de 15.000 ex à ce jour :
1) Auteur de : Enseignant...et après ? Comment préparer et réussir sa seconde carrière (août 2009) Ed. Les Savoirs Inédits.
2) Auteur de : Enseignants et mobilité professionnelle. Conseils et outils pour choisir la vôtre (octobre 2011), préfacé par Alain Bouvier), Ed. Les Savoirs Inédits.
3) Co-auteur de : Souffrir d’enseigner : faut-il rester ou partir ? avec José Mario Horenstein, guide pratique préfacé par Georges Fotinos, en co-édition Memogrames-Aide aux Profs.

J'ai été rédacteur de la rubrique Seconde Carrière du mensuel du Café Pédagogique de novembre 2006 (n°79) à juin 2016 (n°171) avec une co-rédaction avec Alexandra Mazzilli, adhérente de notre association, sur l'année 2015..

Aide aux Profs a organisé 3 colloques en 2014, 2015 et 2016.