« Beaucoup de choses changent, dit-il, le rapport que l’on a à soi même , aux autres, aux images, à la connaissance, au temps, à l’espace …. » "Mais ce qui nous intéresse ici c’est ce que cela change dans le rapport à soi même et aux autres" car « la manière dont sont gérés les réseaux sociaux est fondamentalement organisée autour d’une relation différente à soi même. »
Internet donne la possibilité d’avancer masqué avec des identités d’emprunt sur les forums, les jeux vidéo, les réseaux sociaux....
Or les enfants découvrent très tôt avec le miroir et les écrans, des images d’eux même différentes. L’adolescent, travaillé par le « génie du détournement », saura jouer de ces apparences différentes, voire de ces multiples identités qui peuvent le représenter ; il s’en invente plusieurs sur Facebook et a envie de les explorer comme d’un déguisement.
Par ailleurs les contacts avec les autres sur Facebook vont s’établir selon des liens ni forts ni faibles mais « élastiques » : un ami est dans la vie réelle un lien fort . Sur Facebook il s’agit d’un lien élastique et activable : un ami c’est plutôt un contact que l’on peut solliciter.
Mais pourquoi les enfants avant 13 ans sont-ils tentés de mettre sur les réseaux sociaux des morceaux de leur intimité avec un risque de surexposition ? Comment avec l’âge, évolue le nombre d’amis sur Facebook.
Serge Tisseron, dans sa conférence, nous explique pourquoi, à l’adolescence les « amis » fonctionnent selon un rite social comparable au modèle de "l’épouillage chez les singes".
"Sur Facebook dit-il, on maintient en vie un réseau en y mettant des banalités et celui ci peut être activé quand on en a besoin." Mais alors, le réseau social virtuel est il plus utile que le réseau de proximité dans la réalité ?