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Dans son rapport « Big Data – Questions éthiques », voté en juillet 2019, l’Académie des technologies s’intéresse aux Big Data avec leur exploitation par l’intelligence artificielle et à leurs interactions actuelles et futures avec la société.

Le contrôle des données est en effet un élément clé de l’indépendance nationale et de la liberté des citoyens.

C’est un domaine où l’innovation et la création de valeur sont particulièrement importantes mais modifient et modifieront la vie humaine en profondeur. L’Académie des technologies entend ainsi contribuer à mieux comprendre les valeurs, et éventuellement les conflits de valeurs, entraînés par l’exploitation des données massives dans différents domaines des activités humaines.

Après avoir exposé les possibilités, les limites et les points de fragilité technologique de l’exploitation des données massives, ce rapport est constitué de contributions sectorielles qui sont autant de regards croisés pour analyser comment le développement de ces technologies modifie les relations entre l’espace privé et l’espace public, comment il modifie les relations interhumaines, comment il influe sur la réflexion scientifique :

  • « Données massives », « apprentissage en profondeur », avec les réseaux neuronaux ; 
  • Du désir d’«extimité» à la liberté surveillée des algorithmes, par-delà l’intimité ;
  • Big Data, personnalisation de l’information grâce aux cookies ou au prix de filter bubbles ;
  • Big Data, commerce, moyennant des données vendeurs et des données clients ;
  • Données massives, santé, de la médecine de populations à l’art de soigner le patient ;
  • Big Data, agriculture (système alimentaire) et alimentation (consommateurs-citoyens) ;
  • Big Data et finance au service de l’activité bancaire et la gestion des assurances ;
  • Big Data, sécurité, nouvelles exigences et nouveaux droits et devoirs ;
  • Big Data, découvertes scientifiques, politiques publiques : l’enjeu de la causalité ;
  • Big Data, algorithmes, puissances, fragilités, limites.

En synthèse, l’Académie des technologies formule des recommandations destinées à faire de ces  avancées technologiques un progrès en soulignant l’importance de développer de façon très prioritaire des outils de régulation visant à ce que :

  • Chaque individu reste propriétaire de sa vie privée, chacun évaluant le périmètre de cette dernière comme il le souhaite ;
  • La qualité des algorithmes soit certifiée, les résultats soient adaptés aux objectifs de la recherche, leurs utilisations différencient statistiques collectives et applications individuelles ;
  • Les bénéficiaires prioritaires des Big Data et de leur exploitation soient ceux qui fournissent les informations sans confiscation de la valeur ajoutée au profit de quelques-uns ;
  • Il soit toujours possible d’identifier l’humain qui exerce le contrôle et la responsabilité des outils utilisant les Big Data et leurs dérivés quelle qu’en soit leur autonomie.

L’intégralité du rapport est disponible ICI.

À propos de l’Académie des technologies

L’Académie des technologies est un établissement public administratif national placé sous la tutelle du ministre chargé de la recherche. Son siège est situé à Paris. Créée en 2000, elle est placée sous la protection du Président de la République depuis 2013. L’Académie réunit 316 académiciens, experts de leur secteur : technologues, ingénieurs et industriels, mais aussi chercheurs, agronomes, architectes, médecins, sociologues, économistes, avec une forte représentation des directeurs de R&D des entreprises industrielles.

Héritière du siècle des lumières, sa devise : « Pour un progrès raisonné, choisi et partagé », reflète la profonde conviction que la technologie est source de progrès pour l’ensemble de l’humanité.

Elle contribue à la gouvernance des questions technologiques, par l’engagement de ses membres au sein d’instances de réflexion et de décision (Haut Conseil pour la Science et de la Technologie, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Agence nationale de la recherche…).

Elle participe au développement des réflexions menées au niveau international ou européen. Elle assure le Secrétariat général d’EURO-CASE, qui fédère 23 académies européennes (soit 6 000 membres).

Sa mission

Elle est définie par la loi du 18 avril 2006 de la manière suivante : « L'Académie des technologies a pour mission de conduire des réflexions, formuler des propositions et émettre des avis sur les questions relatives aux technologies et à leur interaction avec la société ». L'Académie des technologies examine les questions qui lui sont soumises par les membres du Gouvernement. Elle peut elle-même se saisir de tout thème relevant de ses missions.

Plus d’informations sur l’Académie des technologies : www.academie-technologies.fr

Dernière modification le mercredi, 10 novembre 2021
An@é

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