fil-educavox-color1

Paris, le 8 mars 2022 - L'actualité de ces dernières années a souligné l’importance de développer la recherche et l’innovation scientifique et technologique pour répondre aux enjeux environnementaux, sociétaux et économiques mondiaux. Or, en France comme dans tous les pays industrialisés, les vocations pour les métiers scientifiques et techniques ne sont pas à la hauteur des besoins estimés, et les femmes sont, sans raisons objectives, minoritaires dans ces métiers.

Face à ces défis, les associations femmes et mathématiques, Femmes & Sciences et Femmes Ingénieures ont élaboré 26 propositions concrètes pour plus de mixité dans les entreprises, universités et centres de recherches scientifiques et techniques. L’objectif est de sensibiliser les candidat.es sur les compétences des femmes scientifiques, techniciennes et ingénieures et sur l’importance de leurs contributions à la transformation de l’économie de la nation.

Soutenues par 18 associations, ces propositions s’articulent autour de cinq axes :

  1. Combattre les stéréotypes sur les femmes et les sciences, auprès des professionnel·les et du grand public, y compris les parents d’élèves.
  2. Repenser la place des sciences et de l’ingénierie dans l’enseignement primaire et secondaire.
  3. Encourager l’orientation des jeunes, plus particulièrement des jeunes filles, vers les filières scientifiques et techniques du supérieur.
  4. Mettre en place un environnement non sexiste favorisant la mixité dans les lycées et établissements d’enseignement supérieur.
  5. Dynamiser la carrière des femmes scientifiques, techniciennes, chercheuses et ingénieures, pour briser le plafond de verre.

Les 18 associations qui soutiennent ces propositions sont AFNEUS, BECOMTECH, Digital Ladies & Allies, Femmes du Numérique-Numeum, Femmes@Numérique, Gender Scan, Grandes Ecoles au Féminin, ParisTech au Féminin, Parité sciences, Quelques Femmes Du Numérique, Réussir l’égalité Femmes-Hommes, Social Builder, Société Chimique de France, Société Française de Physique, Société Informatique de France, Syntec Ingénierie, Women in Nuclear, Women In Tech.

26 propositions dont 8 prioritaires

  1. Généraliser une formation initiale et continue sur l’égalité filles-garçons pour les enseignant·es, les chef·fes d’établissement, conseiller·ères d’orientation, psychologues de l’éducation nationale, et ceci plus généralement pour tous les personnels du premier degré, du second degré général, technologique ou professionnel, et du supérieur. (Proposition prioritaire).
  2. Adopter une charte égalité pour les manuels scolaires et les publications parascolaires, les livres et les productions multimédias destinés à la jeunesse.
  3. Légiférer pour inscrire dans le cahier des charges des attributions de fréquences (télévision et radio), une obligation de respecter la parité dans les représentations des différents métiers visibles ou audibles à l’antenne, les présentateur·rices, journalistes, expert·es, personnes interviewées, etc., mais également sur le contenu des médias pour véhiculer une égale représentation. Dans le même objectif, conditionner les aides à la presse à la parité à l’intérieur des rédactions.
  4. Réaliser une campagne de communication nationale sur les métiers scientifiques et techniques (du type de celle de l’armée de Terre, entre autres) avec une semaine d’événements impliquant entreprises et associations. (Proposition prioritaire).
  5. Travailler avec les publicitaires sur le contenu de leurs campagnes en intégrant le rôle de la science et des femmes dans les objets grand public et de grande consommation (ex : transports, jeux vidéo, électroménager, etc.).
  6. Faire une priorité de la maîtrise du calcul par les écolier·es et les collégien·nes.
  7. Renforcer la formation initiale et continue des professeur·es des écoles en sciences. (Proposition prioritaire).
  8. Intégrer la question de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes et la place des femmes dans les sciences, dans les programmes.
  9. Faire évoluer le lycée général et technologique pour donner une réelle possibilité de s’orienter vers les métiers scientifiques quels que soient son lieu d’habitation, son sexe et son milieu social.
  10. Faire un enjeu national de l’information des élèves, des professionnel·les de l’orientation, des enseignant·es et des parents sur les métiers scientifiques et techniques en montrant qu'ils peuvent être exercés autant par les filles que par les garçons.
  11. Faire en sorte que chaque élève ait été sensibilisé·e aux métiers techniques et scientifiques plusieurs fois dans son cursus d’étude, a minima aux moments-clés de l’orientation. (Proposition prioritaire).
  12. Proposer aux filles et aux jeunes de milieux défavorisés ou de milieux ruraux des stages de 3ème dans des laboratoires scientifiques et dans l'industrie. (Proposition prioritaire).
  13. Encourager les entreprises et centres de recherche à permettre à leurs employé·es ou aux jeunes chercheur·ses, sur leur temps de travail, de participer à des actions de promotion des sciences ou de mentorat dans les établissements scolaires. (Proposition prioritaire).
  14. Mettre en place une démarche plus volontariste pour augmenter le nombre de femmes dans les filières scientifiques et techniques, et en particulier les écoles d’ingénieur·es.
  15. Veiller à la mise en place d’une politique de prévention des violences sexistes envers les jeunes femmes dans les filières d’étude où elles sont très minoritaires.
  16. Garantir aux filles et aux garçons une égalité d’accès aux internats dans toutes les filières et assurer la sécurité des filles au sein des internats mixtes.
  17. Autoriser et favoriser la féminisation systématique de tous les termes des procès verbaux des soutenances de thèse, diplômes et autres jurys d’examens.
  18. Légiférer pour que les comités d’expert·es dépendant de l’État ou d’organismes publics et les comités scientifiques des colloques et congrès recevant une subvention de l’État aient au moins 40 % de membres de chaque sexe.
  19. Imposer par la loi, chaque fois que c’est possible, et dans la continuité de la loi Sauvadet, au moins 40 % de chaque sexe dans les conseils d’établissement des universités et des grandes écoles scientifiques, les comités de direction des établissements d’enseignement supérieur, les instances de décision des organismes scientifiques, les comités de pilotage de la recherche et de l’innovation.
  20. Intégrer, parmi l’ensemble des indicateurs relatifs à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes prévus par la loi n° 2021-1774 du 24 décembre 2021 visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle, pour l’enseignement supérieur des mesures et des engagements sur les points suivants. (Proposition prioritaire).
  21. Renforcer la représentation de femmes ingénieures ou scientifiques du monde de l’industrie, dans les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER).
  22. Favoriser l’accès des ingénieures et scientifiques aux Conseils d’administration des entreprises.
  23. Favoriser et inciter le développement de réseaux de femmes ingénieures et scientifiques.
  24. Aider les entreprises et centres de recherche à développer le mentorat par une politique publique adaptée.
  25. Instaurer une « éga-conditionnalité » dans tout plan de relance ainsi que dans tous les programmes d’aide à l’entreprenariat. (Proposition prioritaire).
  26. Instaurer une réelle égalité salariale entre les femmes et les hommes ingénieur·es et scientifiques, et cela tout au long de leur carrière.

Ces propositions sont soutenues par 18 associations : AFNEUS, BECOMTECH, Digital Ladies & Allies, Femmes du Numérique-Numeum, Femmes@Numérique, Gender Scan, Grandes Ecoles au Féminin, ParisTech au Féminin, Parité sciences, Quelques Femmes Du Numérique, Réussir l’égalité Femmes-Hommes, Social Builder, Société Chimique de France, Société Française de Physique, Société Informatique de France, Syntec Ingénierie, Women in Nuclear, Women In Tech.

A propos de l'Association Femmes Ingénieures :

L'association Française des Femmes Ingénieures (dite «Femmes Ingénieures ») existe dans sa forme actuelle depuis 1982. Parce que nous avons la conviction que l’égalité réelle est source de richesse, nous valorisons les ingénieures pour inspirer notre société.

Femmes Ingénieures regroupe des personnes physiques diplômées d’écoles d'ingénieurs, des femmes scientifiques qui exercent ou ont exercé des métiers d'ingénieure, ainsi que des personnes morales, engagées sur ses objectifs :

● la promotion du métier d’ingénieur auprès des jeunes filles, dans le monde de l'éducation,

● la promotion de la place des femmes ingénieures et scientifiques dans le monde du travail et les Conseils d'Administration,

● être force de proposition auprès des pouvoirs publics et assurer un rôle de représentation des ingénieures.

A propos de l'Association femmes et mathématiques : 

L'association, créée en 1987, compte parmi ses membres principalement des chercheuses, enseignantes-chercheuses et enseignantes du supérieur ou du secondaire. Ses objectifs sont :

● Encourager la présence des filles dans les études mathématiques et plus généralement scientifiques et techniques,

● Agir pour la parité dans les métiers des mathématiques et pour le recrutement de plus de femmes en mathématiques dans les universités,

● Promouvoir la participation des femmes dans les milieux mathématiques,

● Sensibiliser la communauté scientifique et éducative à la question de l’égalité femme/homme,

● Être un lieu de rencontre entre mathématiciennes

A propos de l'Association Femmes & Sciences :

L'association a été créée en 2000 par un groupe de femmes scientifiques de tous horizons. Elle a pour buts de :

● Renforcer la position des femmes exerçant des carrières scientifiques et techniques dans les secteurs publics et privés,

● Promouvoir l'image des sciences chez les femmes et l'image des femmes dans les sciences,

● Inciter les jeunes filles à s'engager dans les carrières scientifiques et techniques.

Elle y contribue en éditant fascicules et vidéos de parcours de femmes et en organisant un colloque annuel, dont les actes sont publiés, sur un thème lié aux femmes scientifiques.

 

Dernière modification le vendredi, 02 septembre 2022
An@é

L’association An@é, fondée en 1996, à l’initiative de la création d’Educavox en 2010, en assure de manière bénévole la veille et la ligne éditoriale, publie articles et reportages, crée des événements, valorise les innovations, alimente des débats avec les différents acteurs de l’éducation sur l’évolution des pratiques éducatives, sociales et culturelles à l’ère du numérique. Educavox est un média contributif. Nous contacter.