« Penser, Débattre, Cultiver, Partager. L’information au cœur de la société. » Il faut quand même oser en faire un festival et pourtant…
Le réel succès des premières années ne se dément toujours pas, bien au contraire : c’est devenu un incontournable du début de l’été pour des milliers de personnes qui répondent massivement à l’appel des organisateurs : le Monde, le Nouvel obs, Télérama, Courrier International, la Vie, le Hefpost… autour de thématiques en débat et en prise avec l’actualité
- Pourquoi le journalisme d’opinion fait recette ?
- Trump en croisade contre la liberté d’information
- L’ordre mondial chamboulé par l’ouragan Trump
- Les lobbies manipulent-ils l’information ?
- Faut-il changer de république ?
- La ruralité : chance ou malédiction ?
- Sauver l’océan
Les sujets sont sérieux et il y a pour en parler 160 invités venant de tous les horizons : politiques, associatifs, universitaires, journalistes mais aussi vignerons, pêcheurs, avocats, musiciens…
Couthures n’est surtout pas une succession de plateaux télé car c’est d’abord une atmosphère, un air de pré-vacances pour gens d’ordinaire pressés et qui se délectent du temps arrêté pour trois jours au bord de Garonne, au milieu des vieilles pierres… sans oublier que justement, ces pierres, Garonne a la fâcheuse tendance de les envahir fréquemment jusqu’à saper leurs fondations comme si la douceur de ces jours de juillet n’était qu’une parenthèse dans un monde troublé.
Et ce qui change tout c’est que ce sont les plateaux télé qui viennent au public pour dire mais aussi écouter et partager. Ce public devient de plus en plus jeune c’est réjouissant. On vient là en famille, à la rencontre de personnes (j’ai envie de dire personnages) que l’on considère d’ordinaire comme inaccessibles physiquement tant c’est par le truchement des écrans qu’on les côtoie habituellement.
Couthures c’est le retour attendu au présentiel, à l’humain, à l’essentiel
C’est aussi cela qui donne cette ambiance particulière que partagent pleinement intervenants et participants dans une même communion.
La présence des jeunes est en partie due une volonté des organisateurs qui l’encouragent : on fait ici de l’éducation aux média et à l’information grandeur nature.
En effet un « Festival junior » propose, sur le site, divers ateliers qui permettent de découvrir des activités à caractère journalistique : interviews de journalistes ou d’experts, reportages photos publiés dans le journal ou en ligne, dessins de presse, reportages dans le village…
Les 6-10 ans peuvent participer à la rédaction du « Petit Monde », journal vendu le soir à la criée par les enfants eux-mêmes dans les rues du village.
Les 11 ans et plus partent en reportage avec « la Grande Rédac » pour couvrir les moments forts de l’événement et produire sous la conduite de journalistes des vidéos diffusées sur les réseaux.
Par ailleurs, la Ligue de l’Enseignement de Lot et Garonne encadre depuis deux ans maintenant une « colo apprenante » :
C’est l’éducation aux média et à l’information sous forme de travaux pratiques pour des gamins de 8 à 10 ans qui campent derrière la salle des fêtes de Couthures. Ils font des articles, les dessinateurs de Cartooning for peace les initient avec des trésors de pédagogie au dessin de presse et les œuvres constituent une fresque au centre du village. Mais avant de dessiner, il faut choisir un thème…défense de l’environnement…concevoir les dessins puis les réaliser sur les panneaux qui seront exposés au public avec signature des auteurs…et suivre les conseils des professionnels : « le dessin, il n’a pas besoin d’être joli mais il faut que l’on comprenne ce qu’il veut dire » et le message est passé.
La ligue de l’enseignement de Lot et Garonne, en partenariat avec Val de Garonne Agglomération et le Conseil Départemental a, de plus, réuni quatorze jeunes entre 15 et 25 ans pour animer trois tables rondes, une chacun des trois jours que dure le festival, intitulées dans le programme « La Parole aux Jeunes ».
Le 11 juillet de 18h 30 à 19h 30, c’était « l’influence des lobbies sue l’information » avec David Dufresne journaliste, le 12 juillet même heure « Les réalités de la vie en milieu rural » avec deux politiques soumis au feu des questions : Jacques Billirit, président de Val de Garonne Agglomération et Emilie Mayou, conseillère départementale déléguée à la jeunesse. Le 13 juillet enfin, de 17h 30 à 18h 30 c’était « la place des réseaux sociaux dans l’accès à l ‘info » avec jean Massiet, vulgarisateur politique sur la plate forme Twitch (il n’y a pas que des jeux vidéos sur Twitch) et un jeune journaliste du journal local Le Républicain.
En marge de la préparation de ces débats les 15-25 ont reçu, rien que pour eux, des intervenants du festival qui se sont prêtés avec un plaisir manifeste, plus d’une heure durant au jeu des questions réponses.
Parmi eux : Paul Watson, militant écologiste, fondateur de Sea Shepherd, Jean Massiet, Fabrice Harfi journaliste à Médiapart, Pierre Haski chroniqueur sur France Inter et à l’Obs, président de Reporters sans Frontières…excusez du peu…de quoi conforter leur réel intérêt pour la presse, la politique, la géopolitique.
Le message ainsi envoyé aux jeunes à Couthures est fort loin d’une leçon donnée ou d’une série d’injonction mais plutôt :
« La jeunesse c’est le présent »
« Il faut regarder la jeunesse à hauteur d’homme. Les jeunes ne sont pas des citoyens en devenir, ce sont des citoyens comme les autres, c’est-à-dire en formation perpétuelle » Jean Massiet
Lassés de la politique ? Non ! « Les jeunes s’intéressent, se questionnent, s’informent et essaient de comprendre. Lorsque les enjeux sont centraux, les jeunes répondent présent » Bastien François, professeur de science politique à l’université Paris I.
Dans le même registre Fabrice Arfi exprime « sa très grande confiance dans la jeunesse…cette génération est saisie par l’époque et elle est très conscientisée ».
Je lui laisse le mot de la fin :
« Lisez tout, croisez : la presse est votre université personnelle au quotidien »
Dernière modification le mercredi, 30 juillet 2025