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Forum Educavox 2013 - Le 4ème échange du Forum Educavox réunit trois intervenants sur le thème du rôle des médiations culturelles et scientifiques dans l’éducation.
Murielle SZAC est journaliste et écrivain, rédactrice en chef déléguée auprès du monde enseignant chez Bayard Jeunesse, Delphine REGNARD est professeur de lettres classiques au Lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie, Guy SIMONIN est Directeur en charge de la médiation à Universcience.
 
J’anime avec plaisir ce débat.

La médiation couvre de nombreux aspects tant dans l’éducation, que dans les milieux culturels et dans l’entreprise. Les médiateurs et les enseignants se doivent de comparer et de rendre complémentaires leurs approches. Quels moyens utiliser ? Quelles procédures mettre en place ?

Mais qu’est-ce que la médiation, qu’est-ce qu’être médiateur ?
La médiation, selon le dictionnaire, consiste à « servir d’intermédiaire entre une ou plusieurs choses ». Mais dans un but bien sûr, celui de la recherche d’une adhésion la plus consensuelle possible, donc celui de la compréhension et de l’entente, mais également de création d’un lien de communication.
Il s’agit, afin de comprendre comment médiateurs et enseignants peuvent rendre complémentaires leurs approches d’analyser tout d’abord les approches des uns et des autres.

L’enseignant est-il un médiateur ?
La classe, précise Joël de Rosnay, est un "système de communication humaine, c’est-à-dire un lieu où des gens de personnalités diverses sont contraints de se réunir de manière synchrone, en temps réel, en présence d’un médiateur, l’enseignant, pour recevoir certaines informations et échanger entre eux."
L’enseignant devient alors un « catalyseur d’intelligence collective, qui permet aux apprenants de découvrir les ressources et les techniques dont ils ont besoin pour accroître l’efficacité de leur processus d’apprentissage. Il agit pour donner du sens à ce qu’on apprend et pas seulement de l’information à dégurgiter pour réussir aux examens.

Le médiateur culturel et scientifique est-il un pédagogue ?
Dans le champ de la culture, la médiation doit permettre là encore d’établir un rapprochement entre l’objet culturel, les acteurs de la culture d’une part et les spectateurs, les apprenants afin que le dialogue permette une compréhension, une approche, un apprentissage. La médiation culturelle, constitue ainsi un processus éducatif

Mais est-ce l’Education au sens institutionnel ?
A la différence de l’éducation, au sens usuel du terme, donc de l’école, l’éducation informelle n’est ni obligatoire, ni contrainte par un programme exhaustif à dispenser, ni par une validation des acquis à organiser. Ces visées sont tout à la fois éducatives (sensibilisation, initiation, approfondissement...), récréatives (loisir) et citoyennes.
Les médiateurs culturels sont de “ nouveaux intermédiaires culturels “ qui viennent occuper un terrain sur lequel les ont devancés auparavant les instituteurs, les animateurs, les éducateurs... Ils reprennent ainsi cette fonction pédagogique. Ils donnent du sens, transmettent des clés de compréhension.
La médiation culturelle a ainsi une mission sociale et politique .
Si la médiation culturelle a dans un premier temps cherché à combler la rupture sociale et culturelle que les institutions et en particulier scolaires n’ont pu éviter avec certaines catégories sociales, elle s’insère aujourd’hui dans un processus global d’accès aux savoirs complétant ou amorçant le travail scolaire, plus ordonné, plus systématique, plus disciplinaire : avec des spécificités qui en font son pouvoir d’attraction vis-à-vis des publics de tous âges.
La médiation reste toutefois un moyen efficace permettant d’ouvrir la culture à une population qui n’a pas reçu les clefs nécessaires à son accès ; en agissant comme une pédagogie de la vie sociale, la médiation culturelle constitue alors un réel un mode de régulation sociale.

Alors comment faciliter l’action conjointe de l’enseignant et du médiateur culturel ?
Murielle SZAC expose les interrogations de la presse jeunesse vis à vis de l’école. Avec pour objectif de « faire comprendre le monde » aux enfants, elle propose d’utiliser dans la classe les contenus éducatifs de ses publications en quête d’une deuxième vie.
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Elle propose également des packs de ressources pédagogiques numériques au service d’un même projet éducatif sous une forme granulaire suffisamment construite afin que l’enseignant puisse l’intégrer dans sa démarche pédagogique. « Les enseignants ont besoin des éditeurs et inversement ».

Murielle SZAC



Delphine REGNARD aime écrirelire en numérique.
Elle poste des textes de réflexion sur le métier de prof ainsi que des écritures ratures sur son blog http://drmlj.net/ qui succède à http://drmlj.wordpress.com/
Enseigne-t-elle aujourd’hui les lettres classiques comme ses maîtres enseignaient lorsqu’elle était élève de lycée ? Que représentent aujourd’hui pour un professeur de lettres les « sciences du numérique ? En quoi consiste la culture numérique pour un enseignant ? Delphine REGNARD écrit dans un de ses blogs : « Evidemment, je ne prétends pas qu’il faille avoir le niveau de maîtrise des Informaticiens ...
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Ce que je prétends, c’est que de la même façon que la société a considéré que même élève en A2 je devais recevoir des rudiments de maths, eh bien, même (et je dirais « surtout » assez volontiers) en filière L, il faut des cours de culture numérique.
Nous sommes en train de former, sous d’excellentes intentions, malheureusement, des Ouvriers Spécialisés, qui cliquent dans tel ou tel logiciel (propriétaire, introduit à l’école et donc légitimé) au lieu de leur apprendre la difficile et âpre liberté ». Elle apporte explicitement des réponses à ces questions.

Delphine REGNARD



Guy SIMONIN, ancien formateur d’enseignant est un scientifique.


Le plus important pour lui consiste à acquérir des méthodes et faire « des vraies recherches ».

Médiateurs et enseignants ont-ils des approches semblables et qu’est ce qui les différencie ?

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Guy SIMONIN

Dernière modification le lundi, 10 novembre 2014
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.