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Olivier HOUDE, ancien instituteur, est professeur de psychologie à l’Université Paris-Descartes et Directeur du Laboratoire LaPsyDé CNRS à la Sorbonne. Spécialiste du développement cognitif de l’enfant, il est le co-auteur de l’avis que vient de publier l’Académie des Sciences, sur l’utilisation, souvent démesurée, par les enfants de tous âges, de toutes les modalités d’outils numériques, regroupés sous le dénominateur commun de l’utilisation d’écrans.
Cet avis qui se présente sous la forme d’un rapport de plus de 200 pages intitulé « l’enfant et les écrans » est publié aux éditions Le Pommier et consultable sur le site Web de l’Académie des Sciences.
Fruit de plus de deux années de travail, il s’attache à présenter de façon mesurée les aspects positifs et négatifs de l’omniprésence des écrans pour les enfants de différents âges confrontés au numérique et s’accompagne de 26 recommandations en direction des parents et des éducateurs souvent démunis devant un tel changement.
 
Il s’agit avant tout de " prendre conscience de la révolution en cours et du choc entre la traditionnelle culture du livre et la nouvelle culture numérique » qui provoque chez l’enfant, « de profonds bouleversements culturels, cognitifs et psychologiques."
 
Les auteurs reconnaissent, "que cette évolution qui apparaît aujourd’hui irréversible, a des effets positifs considérables en améliorant tout à la fois l’acquisition des connaissances et des savoir-faire, mais aussi en contribuant à la formation de la pensée et à l’insertion sociale des enfants et des adolescents". Mais ils invitent à la prudence devant les risques d’une utilisation démesurée des écrans.
La question d’une éventuelle addiction est traitée tout comme celle d’une utilisation trop précoce.
 
Afin d’adapter la pédagogie aux différents âges de l’enfant les auteurs recommandent "d’éveiller les enfants à exercer une conscience réflexive de leur relations aux écrans et aux mondes virtuels en les informant en même temps sur le fonctionnement de leur cerveau". C’est par l’apprentissage de la modération et de l’autorégulation, plutôt que par l’interdit que les adultes accompagnant permettront à l’enfant une prise de conscience des risques pour sa santé.
Cet avis intègre en outre « les données scientifiques les plus récentes de la neurobiologie, de la psychologie, des sciences cognitives, de la psychiatrie, de la médecine avec la réalité rapidement évolutive des technologies numériques. »
L’avis de l’Académie des Sciences fait le point sur les sciences du cerveau.
 
Les communications d’Olivier HOUDE et de Serge TISSERON, psychiatre, docteur en Psychologie et directeur de recherche à l’Université Paris-Ouest, co-auteurs de ce rapport avec Jean François BACH, immunologiste de renom , professeur émérite à l’Université Paris Descartes, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences et Pierre LENA, astrophysicien, professeur émérite à l’Université Paris-Diderot, membre de l’Académie des Sciences et co-fondateur de l’association La main à la pâte, ont à l’évidence montré à quel point les travaux de recherche sur le cerveau font progresser à grand pas la cognitique et la psychologie bien utile aux pédagogues.
Nous connaissions déjà les travaux de Serge TISSERON sur la relation des adolescents avec Internet
 
Olivier HOUDE a bien voulu, dans les magnifiques locaux de l’Institut , répondre aux questions de An@é afin de nous éclairer sur les travaux de recherche qu’il mène dans son Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’enfant (LaPsyDÉ).
 
Cette unité de recherche qui se situe à l’interface de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales (INSHS) et de l’Institut des Sciences Biologiques (INSB) se consacre à l’étude expérimentale du développement cognitif (nombre, catégorisation, raisonnement, prise de décision) de l’enfance à l’âge adulte. Elle articule l’étude du comportement des enfants et l’imagerie cérébrale (Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle, Electroencéphalographie haute densité) et a pour défi scientifique de mettre en relation opérationnelle les neurosciences cognitives développementales et les interventions pédagogiques : plasticité, apprentissages, contrôle cognitif, correction d’erreurs, etc.
Les chercheurs travaillent avec un vaste réseau d’écoles (préscolaire sur place) .
 
Comment avec l’imagerie cérébrale peut-on progresser dans la compréhension des mécanismes de la cognition ?
La conception du développement de l’intelligence de l’enfant selon Jean Piaget était linéaire et cumulative car systématiquement liée, stade après stade, à l’idée d’acquisition et de progrès. La nouvelle psychologie de l’enfant remet elle en cause ce « modèle de l’escalier » ?
 
Apprendre à inhiber des stratégies qui entrent en compétition dans le cerveau concourt-il à son développement ?
Olivier HOUDE décrit deux typologies d’intelligence, l’intelligence fluide et l’intelligence littéraire, comment les caractérise-t-il ? Comment les combiner et les réguler ?
Quel est le calendrier de la maturation cérébrale ?
Dernière modification le samedi, 23 novembre 2019
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.