Vous l'avez sans doute remarqué, de nombreux enfants disposent de talents qui ne sont pas pris en compte dans le monde éducatif. Ils savent danser, chanter, faire de la mécanique, excellent  dans de nombreux  domaines ; j'ai par exemple accompagné un élève qui connaissait par coeur à la fois le nom de tous les joueurs de football de première division ainsi  que leur rémunération mais qui était incapable d'apprendre une poésie ou un théorème mathématique. Ce public bien particulier s'ennuie souvent à l'école, se dispenserait même d'y aller si elle n'était pas obligatoire.

"Elle ou  il a été très pédagogue", " Elle ou il fait preuve de pédagogie", " elle ou il a manqué de pédagogie". Ces déclarations ne concernent pas le corps enseignant, n'émanent pas non plus de parents, encore moins d'élèves. Non, ces propos sont ceux que tiennent souvent  les  journalistes  lorsqu'ils commentent  les déclarations de nos gouvernants. Tiens donc, les responsables de l'Etat, le personnel politique seraient donc des pédagogues bons ou mauvais, le jugement, vous l'avez compris, étant fondé davantage sur la forme que sur le fond.

L'école va mal et la démocratie ne se porte pas bien non plus. L'école en France et la démocratie se cherchent, se trouvent parfois se rapprochent au point de fusionner à certains moments. Mais, à chaque fois. des circonstances diverses ont empêché cette continuité.

Les discours des responsables politiques prônent pourtant la démocratie, qui est démentie dans les faits sans que cela ne gêne personne.

Polémiques, querelles, tensions, blocages fragilisent notre école alors que nous savons toutes et tous combien son rôle est essentiel aujourd'hui. Le moment est venu de penser l'éducation du XXI ° siècle, mais sur quelles bases, quels principes et pour quelles finalités; Cette réflexion ne doit pas concerner seulement l'école et l'institution scolaire mais l'ensemble du corps social.

"Je crois profondément qu'il peut exister des continuités entre Dieu et la science, religion et raison" a déclaré Emmanuel MACRON qui mêle ainsi le registre de la croyance, qui est certes louable mais n'engage que les croyants à celui de la connaissance qui est universelle.  Où est donc la neutralité, l'universalisme que doivent incarner les élus de la République? En affichant publiquement sa croyance personnelle, le Président  offense celles et ceux qui n'ont pas la même confession que lui, ainsi que les athèes et les agnostiques qui, selon un récent sondage, représenteraient  plus de la moitié des Français.