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Deux constats fondent cet ouvrage : d’un côté, la persistance d’un échec scolaire important et son caractère socialement marqué en France, mais aussi, d’un autre côté, les résultats intéressants obtenus par des équipes d’enseignants mettant en œuvre des pratiques pédagogiques dites « différentes » ou « alternatives ».

Dépasser les oppositions traditionnelles entre pédagogies et didactiques

L’auteur analyse comment l’échec scolaire se construit, au moins en partie, au sein des établissements et des classes, au travers de fonctionnements pédagogico-didactiques courants.

Il s’appuie pour cela sur les recherches menées par les didactiques, au travers du prisme des contenus, et par les pédagogies, au travers du prisme des dispositifs et des démarches. Yves Reuter entend ainsi dépasser les oppositions traditionnelles entre didactiques et pédagogies, en mobilisant certains apports des pédagogies, comme l’importance de la relation avec les parents – leur implication étant un facteur de réussite scolaire –, et certains apports des didactiques, comme le rôle clé de collaboration, réfléchie et organisée, pour lutter contre l’échec scolaire.

S’appuyer sur les résultats obtenus par les pratiques pédagogiques « alternatives »

Cet ouvrage mobilise également les résultats obtenus par les pratiques dites « alternatives », trop souvent ignorés ou dévalorisés par les discours ministériels et les médias, voire par un certain nombre de chercheurs.

L’auteur s’appuie notamment sur les expériences menées au sein du groupe scolaire Concorde, situé en réseau d’éducation prioritaire (REP) à Mons-en-Barœul, qui pratique la pédagogie Freinet, et sur des recherches conduites sur le système pédagogique de l’école Vitruve, à Paris, fondé sur la pédagogie de projet.

Porter l’accent sur les élèves en situation de pauvreté, voire de grande pauvreté

L’auteur s’attache à porter un éclairage sur les élèves en situation de pauvreté, voire de grande pauvreté, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que ces derniers sont particulièrement touchés par les difficultés scolaires. Ensuite, parce qu’il s’agit d’un angle mort de l’institution scolaire et que nombre de recherches ne donnent pas véritablement à entendre et à comprendre le vécu des exclus de la réussite scolaire. Enfin, parce que les difficultés que rencontrent ces élèves sont susceptibles de produire un effet de loupe sur les dysfonctionnements de l’école et que les pistes proposées pourraient s’avérer bénéfiques pour tous.

Yves Reuter :

" Dans cette perspective, je fais référence aux situations de pauvreté, voire de grande pauvreté, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que les élèves qui sont issus de ces catégories de la population sont particulièrement touchés par les difficultés scolaires et, en tout cas, par des orientations dans les filières scolaires les moins légitimes. Il convient de rappeler ici que, selon une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en 2021, près d’un enfant sur quatre était en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle spécifique aux enfants et qu’un certain nombre d’entre eux rencontrent des difficultés d’inscription ou de maintien dans les écoles.

 

Il existe ainsi en France en 2023 des élèves SDF. Le taux de pauvreté toucherait près de 20 % des moins de 18 ans. Il n’est pas inutile non plus de rappeler que, par exemple, plus de 70 % des élèves de la section d’enseignement général et professionnel (SEGPA) sont issus de milieux défavorisés, qu’on a deux fois plus de risques d’aller en SEGPA quand on vient d’une famille immigrée, quatre fois plus de risques pour ceux qui vivent en foyer ou en famille d’accueil (aide sociale à l’enfance [ASE]), que seuls 37 % des élèves de SEGPA finissent par obtenir un diplôme et, pour la grande majorité, le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et que 25 % des SDF sont d’anciens enfants placés.

 

Je fais aussi référence à ces situations de pauvreté parce qu’il s’agit d’un angle mort de l’institution scolaire et de nombre de recherches, non seulement en didactiques ou en pédagogies, mais aussi en psychologie ou en sociologie, qui ne donnent pas véritablement à entendre et à comprendre le vécu des exclus de la réussite scolaire. "

Cet ouvrage, très concret et synthétique, tout en nuances, s’adresse à tous les lecteurs intéressés par la question de l’échec scolaire.

À propos de l’auteur

1 81 9782701322643 1 75Yves Reuter est professeur émérite à l’université de Lille. Il a mené de multiples recherches et publié de nombreux livres et articles sur les pédagogies dites « différentes », les expérimentations dans l’Éducation nationale, le décrochage scolaire, l’erreur, l’enseignement et l’apprentissage de l’écrit, et les concepts des didactiques. Il a déjà publié chez Berger-Levrault Comprendre les pratiques et pédagogies différentes.

À propos de la collection « Les indispensables » de Berger-Levrault

Explorant des thématiques de fond ou des sujets plus circonscrits, les ouvrages de la collection « Les indispensables » apportent des réponses argumentées aux questions juridiques et techniques qui se posent dans le cadre professionnel.

Auteur Reuter Yves
Date de commercialisation 18/01/2024

Collection livre

Editeur

Les indispensables

 Berger-levrault

Dernière modification le mercredi, 24 janvier 2024
An@é

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