Avec la parution, au début de ce mois d’octobre, du calendrier 2025/2026 du déroulement des étapes successives de cette procédure, la vie de nombre d’établissements scolaires secondaires et celle de très nombreuses familles, vont être rythmées par les nombreuses contraintes qui découlent de la mise en œuvre de ce portail télématique, et ce dans une atmosphère d’autant plus anxiogène que ce qui se joue n’est ni plus ni moins que l’avenir scolaire et professionnel des jeunes concernés.
L’offre et la demande
D’un côté, en 2025, un peu plus de 25000 formations de l’enseignement supérieur ont offert environ un million de places en première année de l’enseignement supérieur. Elles ont été réparties entre 945000 personnes : 645000 élèves scolarisés en classes terminale des lycées, 169000 étudiants en situation d’échec en situation d’échec en première année de l’enseignement supérieur et demandeurs de se réorienter, 97OOO candidat(e)s reprenant leurs études après les avoir interrompues au niveau du baccalauréat, et 34500 lycéens ou étudiants scolarisés en lycées ou dans un établissement d’enseignement supérieur situé à l’étranger. Globalement, l’offre de places est donc équivalente à la demande, ce qui donne l’impression d’un quasi équilibre.
En réalité, c’est loin d’être le cas car les formations concernées ne sont pas homogènes, et font l’objet d’une attractivité très variable. De ce fait, certaines d’entre elles sont sélectives, et connaissent des nombres de candidat(e)s dépassant plus ou moins fortement leurs capacités d’accueil, quand d’autres sont dans une situation inverse et sont donc non sélectives. Il en résulte que chacune de ces formations exerce sur ses candidats un effet d’attraction qui leur est propre, si bien que certaines d’entre elles sont plus convoitées que d’autres.
Parcoursup : la plateforme nationale de préinscription en première année de l’enseignement supérieur en France.
Tant que le nombre des candidats demeura à un niveau suffisamment bas pour permettre une gestion directe de ces demandes d’admission, on en resta à un système de régulation des flux d’entrée dans l’enseignement supérieur en « face à face », comme on le disait jusqu’à la fin des années 2000. Jusqu’au début des années 2000, on opérait par dossiers de candidatures confiés à La Poste ou déposés sur place. C’est le système qu’ont connu la plupart des parents d’élèves d’aujourd’hui lorsqu’ils étaient scolarisés en classe terminale. Toutefois, du fait de la massification des effectifs concernés, et grâce aux progrès de l’informatique, on assista à l’apparition puis à la généralisation progressive de l’utilisation de procédures télématiques d’abord académiques, puis nationales. Parcoursup, apparu en 2018, est le portail télématique le plus important : il concerne 95% des candidatures pour entrer en première année de l’enseignement supérieur doivent passer.
D’abord chargé de gérer les seules pré-inscriptions, on assista progressivement à une extension de ses missions. A celle originelle de gestion administrative et pédagogique des flux de candidatures, vinrent s’ajouter des missions complémentaires. Au fil du temps, Parcoursup est devenue une des plus importantes sources d’information concernant le thème de l’orientation post baccalauréat. En outre, cette plateforme se charge de la transmission des candidatures aux formations supérieures, et propose aux membres des jurys (les « commissions d’examen des vœux ») un « outil d’aide à la prise de décision » sous la forme d’un algorithme permettant de classer l’ensemble de leurs candidats, et d’établir les diverses listes des réponses qui devront être envoyées à ces derniers.
Le calendrier Parcoursup de 2025/2026
Chaque année, depuis sa création, le recours au portail Parcoursup procède d’un calendrier qui n’a guère évolué depuis la création de ce logiciel.
Voici, pour l’année scolaire 2025/2026, celui auquel les personnes concernées devront se soumettre.
- Le 7 novembre 2025, on pourra découvrir la carte nationale actualisée des formations sur le site www.parcoursup.gouv.fr. Il était possible bien sûr de s’informer avant cette date, mais les informations communiquées étaient celles de l’année scolaire 2024/2025.
- Le 19 janvier 2026 est la date d’ouverture de la phase durant laquelle il sera possible que les candidat(e) s’inscrivent pour créer leur dossier candidat, puis formulent leurs vœux. Si les formations demandées sont sous statut scolaire, la date limite est fixée au mercredi 1er avril 2026. Pour une ou des formations par l’apprentissage. Il sera possible de formuler des vœux au-delà de cette date.
- A partir du 2 juin 2026 débutera la phase d’admission principale. Jusqu’au 11 juillet 2026, les commissions d’examen des vœux (CEV) feront parvenir leurs réponses à chaque candidat(e), pour chaque vœu. Attention : les candidat(e)s devront répondre dans les délais indiqués à chaque proposition qui leur est exprimée (réponses « oui » ou « oui si »).
- Le 11 juin 2026 débutera la phase d’admission complémentaire. Elle s’écoulera jusqu’au 10 septembre 2026. Les candidat(e)s qui n’auront reçu que des réponses « non » auront la possibilité de saisir la commission d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) dont le rôle est d’aider les candidats n’ayant reçu aucune proposition d’affectation à en trouver une. Pour cela, il conviendra de cliquer sur « je sollicite la CAES » dans le dossier Parcoursup.
Bien élaborer le dossier Parcoursup
Tout commence par la création d’un dossier qui est propre à chaque candidat. Cette formalité administrative est obligatoire, et se fera à compter du 19 janvier 2026. Elle sera accomplie dans le cadre du lycée fréquenté. Dans tous les autres cas, vous pourrez découvrir la marche à suivre sur le site : www.parcoursup.gouv.fr
Chaque candidat(e) devra se doter d’une adresse électronique (conseil : créez-en une spécialement pour cet usage), et faire connaître son numéro INE (identifiant national étudiant) ou INEA (« identifiant national étudiant agricole »), disponible par le secrétariat du lycée ou de la formation supérieure fréquentée.
Il conviendra d’ajouter diverses informations dans le cadre de la « fiche Avenir », permettant de se faire une idée des bilans scolaire et personnel de chaque candidat(e) : le relevé des notes obtenues lors des épreuves anticipées du baccalauréat en fin de première, celles obtenues aux preuves finales de terminale, le relevé des notes par matière et en moyenne générale (tout au long du parcours première/terminale).
Dans certains cas, on ajoutera les notes obtenues à certaines épreuves de concours, les notes obtenues en première année de l’enseignement supérieur si vous êtes un étudiant en réorientation, les appréciations qualitatives des enseignants, l’avis du professeur principal représentant du conseil de classe, du chef d’établissement… Et toutes autres notes et/ou résultats valorisants obtenus après s’être présenté à un ou des examens tels le BAFA, les tests de langues étrangères, le brevet de secourisme, les olympiades de mathématiques et/ou de physique, le concours général…
Il est en outre proposé de renseigner une rubrique « activités et centres d’intérêt » qui pourrait valoriser une candidature par signalement d’activités sportives, culturelles, artistiques, associatives, caritatives, solidaires, humanitaires, le fait d’avoir été délégué des élèves, d’avoir accompli une activité dans le cadre du service national actif, d’avoir acquis une culture générale internationale, d’avoir été pompier bénévole, etc.
Vous serez enfin parfois contraint de rédiger une lettre de motivation ou de vous livrer à un entretien de motivation devant jury.
Vœux et sous vœux.
Dans la langue « Parcoursup », un vœu est une demande d’admission dans une formation proposée par un établissement d’enseignement supérieur.
C’est par exemple le cas pour une demande d’admission en première année du BTS commerce international à référentiel européen du lycée du Parc Impérial [U1] [U2] de Nice Il est cependant possible de frapper à la porte d’un ou plusieurs autres formations à ce même BTS, dans d’autres lycées.
Compte tenu du fait qu’elle est sélective, la plupart des candidat(e)s choisissent de ne pas se contenter de n’exprimer qu’un seul vœu. Ainsi, par exemple, dans le but d’accroître ses chances d’avoir satisfaction, un élève peut faire une demande d’admission à ce BTS au lycée du Parc Impérial de Nice, au lycée Notre-Dame de Toulon et au lycée Bristol de Cannes. Dans ce cas, cet élève aura fait un vœu et trois sous-vœux (on dit parfois « vœux multiples »).
Au total, pour ce qui est de la catégorie des formations supérieures sous statut scolaire, un(e) même candidat(e) a le droit de cumuler jusqu’à dix vœux maximum, et jusqu’à vingt vœux et sous-vœux. En outre, il est possible d’ajouter jusqu’à dix autres vœux et sous-vœux concernant des formations sous statut d’alternance. Au total, un(e) candidat(e) peut donc aller jusqu’à trente vœux et/ou sous-vœux. Il est très rare que ce soit le cas, mais force est de constater une très forte tendance à l’augmentation de ce chiffre depuis la création de la plateforme Parcoursup :
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
Nombre de vœux et sous-vœux par tête 8,7 9,1 10,1 12,4 12,5 12,9 13,5 14,3
Source : Direction de l’évaluation et de la prospective du Ministère de l’Education nationale
Les réponses des jurys des formations demandées
Chaque dossier de candidature est soumis au jugement du jury de la formation supérieure demandée : la commission d’examen des vœux (CEV). Elle est chargée d’examiner de près les informations concernant chaque candidat, et surtout de comparer ses bilans scolaire et personnel dans le but de les classer, et d’établir plusieurs listes de réponses à leur retourner.
Cette année, c’est à partir du 2 juin 2026 que les candidats recevront les réponses pour chacune de leurs candidatures. Si la formation demandée est sélective, ces réponses peuvent être « oui », « en attente d’une place », ou « non ». Si elle est non sélective, ce peut être « oui », « oui si » ou « en attente d’une place »
- La réponse « oui » est une proposition d’admission. Au destinataire de décider s’il l’accepte ou pas. S’il ne reçoit aucune réponse « oui », il peut se reconnecter sur Parcoursup en vue de la deuxième phase d’affectation. S’il reçoit plusieurs « oui », il lui appartient d’en choisir une.
- La réponse « oui si » ne peut être exprimée que par une formation non sélective. C’est fondamentalement une réponse « oui », mais assortie d’une forte réserve exprimée par le CEV. Concrètement, elle signifie que si la formation demandée avait été sélective, son jury aurait très probablement répondu « non ». Etant obligé de ne pas prendre une telle décision, et constatant la fragilité d’un tel candidat et son grand risque d’échec dans cette formation, on lui fait savoir qu’il est encore temps de renoncer à cette candidature, au profit d’une autre, plus conforme aux « attendus » (pré requis). Dans le cas où, malgré cette incitation, ce vœu serait maintenu, il sera satisfait, mais à la condition que ce type d’étudiants s’engage à suivre, en plus du programme officiel commun à tous les étudiants, un programme d’enseignements complémentaires de soutien.
- La réponse « en attente d’une place » signifie que le candidat n’est pas admis dans la formation demandée, mais peut garder espoir de voir ultérieurement cette position se transformer en « oui ». Pour cela, on est classé sur une liste d’attente, à un rang qui est communiqué. Par la suite, au fur et à mesure des désistements de concurrents ayant reçu une réponse « oui » mais qui renoncent à cette proposition au profit d’une autre plus attractive à leurs yeux, le curseur va remonter dans la liste supplémentaire. Ce fut par exemple le cas d’un élève demandeur d’entrer dans un IUT génie biologique qui offrait 105 places et dont le nom figurait au huitième rang sur la liste des « en attente d’une place ». Ayant décidé de retenir cette proposition et bénéficiant de la remontée du curseur jusqu’au candidiat classé 113ème sur la liste d’attente, il a vu la réponse « en attente d’une place » se transformer en « oui »
- La réponse « non ». : si un candidat se trouve dans une telle situation, il ne peut que tenter à nouveau sa chance grâce à la deuxième phase, et recourir à l’aide de la commission d’accès à l’enseignement supérieur (CAES)
Bruno MAGLIULO
Inspecteur d’académie honoraire
Auteur, dans la collection L’Etudiant, aux éditions de l’Opportun (www.editionsopportun.com) de :
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Dernière modification le jeudi, 16 octobre 2025