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En parallèle aux réflexions qui ont traversé le pays sur la nécessaire évolution de notre école, l’Association Nationale des Acteurs de l’Ecole a organisé, durant l’année scolaire un cycle de six "paroles d’acteurs", débats ouverts à tous, où les acteurs de l’éducation ont successivement pris la parole au bar de la Marine à Bordeaux pour exprimer leurs interrogations, souhaits et propositions.
Nous avons accueilli élèves, étudiants, parents, enseignants, médiateurs, élus et éditeurs et chaque groupe a produit 8 propositions Au terme de ces soirées conviviales et au regard des échanges et propositions émises, l’An@é a souhaité les restituer sous forme d’une synthèse présentée le mardi 25 juin en soirée dans les jardins du Bar de la Marine qui nous a accueilli toute l’année. Un apéritif dînatoire partagé par tous.

Françoise CARTRON, Sénatrice de la Gironde, Vice-Présidente de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication, qui a assuré la mission de rapporteure du projet de loi sur la refondation de l’école au Sénat, retenue à Paris pour le dernier acte du vote de cette loi ce même jour, a bien voulu accepter une interview vidéo pour Educavox qui sera également présentée lors de cette soirée. Nous lui avons remis les 48 propositions recueillies dans ces débats ainsi que la synthèse de ces travaux pour lui permettre de réagir.

L’attachement à l’école se retrouve dans la plupart des propos des acteurs, et cette confiance vient en écho à de fortes attentes d’un changement adapté à la société actuelle, complexe et surtout connectée.

Comment ne pas décevoir ces attentes ?

Pour faire basculer l’école dans le monde du XXI e siècle en préservant son triple objectif d’instruire, de former des citoyens et d’assurer leur insertion professionnelle, il faut du temps. Or chacun s’accorde sur le retard accumulé et surtout la rapidité de l’évolution de la société.
Comment concilier cette urgence et le temps nécessaire à l’évolution des pratiques ?
Les questions de la formation des enseignants ont été très présentes dans les débats en particulier pour assurer une vraie professionnalisation des enseignants et leur donner les outils pour porter de nouvelles pédagogies.

Comment la loi est elle une réponse à ces interrogations ?

Les jeunes sont impatients de voir le numérique, enjeu d’ouverture et de liberté, pénétrer plus profondément l’école. Cette impatience, compte tenu du temps nécessaire à la formation des enseignants, à la rapidité de l’évolution des numériques et surtout avec la crise actuelle, ne risque t elle pas d’être déçue ?

Les parents posent la question de l’orientation et du droit à l’erreur. Il est vrai que nombre de jeunes se retrouvent souvent dans des voies inadaptées à leur propre cursus d’une part et qu’il est souvent difficile de se déterminer trop précocement. Quelles sont les solutions ?

Et les élus ?


Il faut du temps pour mettre en place les solutions permettant la prise en charge des enfants toute la journée et s’en donner les moyens . Les élus locaux, les territoires devront ils jouer un rôle plus important dans l’avenir ? Alors quel rôle pour l’Etat ?

Quel rôle peuvent jouer les entreprises et l’on pense plus particulièrement aux éditeurs dans l’émergence d’une éducation tournée vers le numérique ? La confiance est elle de mise ? Faut il développer une filière française voire européenne ?

Dans l’actualité le grand déballage pour les entreprises mises en cause dans les révélations sur le programme Prism de l’Agence Nationale de Sécurité américaine préoccupe les démocrates . La Commission nationale de l’informatique et des libertés vient de mettre Google en demeure de se conformer
dans les trois mois à la loi française sur la protection des données personnelles . Faut-il craindre les GAFAM ? (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ?
L’évaluation, le baccalauréat.

Le numérique et surtout l’accroissement exponentiel des informations accessibles à chacun sur le net rend moins important l’évaluation de la « quantité de savoirs maîtrisés » que celle de la maîtrise des techniques d’accès aux savoirs et du sens critique qui les accompagne. Ne faut il pas envisager de modifier totalement les modes d’évaluation et en particulier le baccalauréat dont on se rend compte aujourd’hui qu’il est une véritable usine à gaz coûteuse et inefficiente ?

Et s’il ne fallait retenir qu’une de ces 48 propositions quelle serait-elle et pourquoi ?

Claude TRAN



Dernière modification le lundi, 10 novembre 2014
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.