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Agrégé de philosophie, diplômé de sciences politiques, Jean Christophe TORRES a bien sûr enseigné sa discipline en lycée. Devenu personnel de direction en 2005 il est aujourd'hui Proviseur du lycée Gay Lussac de Limoges.

Agrégé de philosophie, diplômé de sciences politiques, Jean Christophe TORRES a bien sûr enseigné sa discipline en lycée. Devenu personnel de direction en 2005 il est aujourd'hui Proviseur du lycée Gay Lussac de Limoges.
Impliqué depuis des années dans la formation des cadres éducatifs il est depuis la rentrée dernière formateur à l'ESPE en charge du module « les valeurs de l'école ».
Auteur de plusieurs travaux de recherche en sciences politiques et d'essais aux éditions L'HARMATTAN , il est membre du comité de rédaction de l'AFAE et depuis 2012 directeur de rédaction de la revue CAP EDUCATION.
Cette longue expérience de l'EPLE , sa proximité avec les acteurs de terrain et les travaux qu'il mène dans le cadre des formations qu'il assure et des nombreux écrits qu'il produit lui confèrent une expertise reconnue par ses pairs.
Dans cet entretien réalisé lors des Boussoles du Numérique à Cenon, il apporte ses réponses à la question de la disruption du lycée et plus globalement de l'institution scolaire.

Son constat préalable c'est bien l'absence dans l'école « de consensus sur ce sujet, ni de perspective globalement partagée. »
Et il ajoute :
« Sur le terrain on est dans l'attente ; parfois dans le désarroi par rapport a des besoins qui pourraient être comblés mais qui ne le sont pas , mais dans tous les cas on est dans la réflexion.. »
Le numérique révolutionne toute la société et si le parallèle doit se faire avec la révolution de l'écriture il y a plus de 5000 ans qui fit entrer l'homme dans les temps historiques ou celle de l'imprimerie typographique qui rend possible la diffusion des idées par le livre beaucoup moins couteux que les manuscrits, aucune de ces technologies cognitives n'auront pénétré la société en deux dizaines d'années comme l'aura fait Internet .

L'accélération des innovations techniques bousculent la société et particulièrement la société de la connaissance.
« Internet a globalisé les savoirs accessibles par tous, en tout temps et en tout lieu » reprend Jean Christophe TORRES qui ajoute :

« La désinstitutionalisation des savoirs impacte l'école : l'institution scolaire avait le monopole de l'accès au savoir avant internet . Les enseignants appuyaient leur autorité sur le fondement des savoirs qu'ils transmettaient ; l'école de la transmission n'existe plus , il faut passer à l'école des apprentissages ! »
Et qu'on le veuille ou non « il faudra passer à un autre modèle éducatif »

Cela conduit de fait à s'interroger sur le positionnement des enseignants, sur la structuration de l'espace scolaire.

Jean Christophe TORRES associe cette question de la révolution numérique à trois autres questions :

la question pédagogique -comment gérer l'hétérogénéité des classes ?-, la question des espaces physique et virtuel de travail des élèves, la question de l'organisation administrative des EPLE.
Il pose bien sûr de cette façon la question de la gouvernance dans l'Ecole.

Sans oublier que le numérique n'est qu'un outil !

Dernière modification le mercredi, 02 octobre 2019
An@é

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