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Le 18 juin 2015 se tenait la conférence de Paris sur le numérique, organisée par Serge Pilicer interviewé par Claude Tran juste avant le jour J.   

Aujourd’hui la conférence est passée, je vous propose un retour sur ce qui s’est dit concernant la question éducation :

La question posée était celle-ci : Le numérique dans l’éducation : les tablettes sont-elles devenues indispensables à la réussite scolaire ?

« Depuis leur apparition sur le marché français en 2010, les tablettes investissent de plus en plus nos écoles et établissements scolaires comme elles le font par ailleurs dans nos foyers. Déjà en 2013, le baromètre trimestriel de l’économie numérique publié par la chaire économique numérique de l’Université Paris-Dauphine, révélait que pour 8 français sur 10, « l’équipement des élèves en tablettes tactiles pourrait être utile à l’apprentissage des matières enseignées ». Qu’en est-il en 2015 ? Quels apports les tablettes offrent-elles dans les méthodes d’enseignement et d’apprentissage ? Sont-elles réellement en train de révolutionner les pratiques pédagogiques ? Sont-elles devenues incontournables ? »

Eric Kerrouche : Président de la communauté de commune MACS dans les Landes, en charge du numérique à l'ADCF a expliqué la mise en place du numérique éducatif sur son territoire, les réticences, résistances au changement au départ, les choix à faire : 2 200 tablettes pour les élèves 4 ou 5 ronds-points ? La mise à disposition d’une maintenance technique par la collectivité. Et l’importance du retour sur l’utilisation : au départ les craintes, et voir les enseignants échanger, et pratiquer.

Relire l'article et voir les vidéos : http://www.educavox.fr/accueil/reportages/2250-tablettes-a-l-ecole-dans-les-landes

Catherine Bizot a aussi souligné la globalité du projet du numérique éducatif : travailler avec l’ensemble des acteurs de l’école.

La modification engendrée sur la façon d’écrire, la manière de penser, de vivre ensemble.

La culture se modifie. Le ministère ne pouvait pas ne pas s’intéresser aux différents modes d’apprentissages, dont les supports mobiles. Tout en rappelant que la tablette a été conçue au départ pour les loisirs et la consommation.  Beaucoup d’élèves disposent chez eux d’objets mobiles et en font un usage privé. Comment ces pratiques sociales ont un impact et peuvent faciliter certaines démarches ? Quelle intégration dans l’écosystème de la classe ? Et rappeler que les tablettes viennent accompagner, elles ne se substituent pas au travail des enseignants.

Hélène Marchi, directrice d’Intel : « le marché français est le plus compliqué »… et rappeler qu’avec les tablettes on ne fait pas les mêmes choses qu’avec un ordinateur.

Il y a avait aussi Laurent Jeannin pour discuter des enjeux du numérique éducatif sur cette table ronde.

Bic expliquait l’intérêt des données générées, qui permettent aux enseignants de pratiquer la pédagogie différenciée. Anne Lechêne expliquait la stratégie mise en place pour lutter contre l’ennui dans la classe, 100 établissements utilisent BIC Education en France et les résultats sont excellents notamment dans les Segpa.

Certainement que la question posée fausse un peu le débat car le changement ne viendra seulement d'aucun équipement chacun le sait aujourd'hui.

Si on peut trouver de nombreux projets pédagogiques réalisés avec des tablettes  - ces quelques 70 témoignages sur Educavox en atteste - de nombreuses réflexions démontrent bien que c'est bien un écosystème qui se met en place et que la réussite scolaire dépend de nombreux facteurs.

La révolution éducative : ce n’est pas qu’une affaire de technique, c’est une affaire de concepts, de représentation sociétale, d’approche politique et culturelle...(Michelle Laurissergues http://www.educavox.fr/accueil/debats/la-revolution-educative-sera-t-elle-au-rendez-vous)

L’intégration d’outils actuels ne peut être efficace que s’ils sont au service d’une autre relation aux savoirs et aux apprentissages, par les échanges, par la collaboration par la co-construction, par un regard positif sur les démarches d’expérimentation, par la mise en œuvre d’une culture numérique (litteracy). Les connaissances,  les informations sont à portée de clics ou de doigt, les transformer en savoirs demandent d’autres compétences.  Compétences informationnelles certes et savoir pratiquer « une diététique de l’info » s’exprimer, argumenter, savoir publier deviennent essentiels. On comprend bien une des difficultés actuelles, mettre en adéquation les temps, les espaces, les savoirs fondamentaux,  les programmes, la formation des intervenants et celles des formateurs…

Dernière modification le mardi, 28 juillet 2015
Elbaz Jennifer

Vice-présidente de l'An@é.