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A Ruralitic, Sébastien Côte animait la grande plénière : Le très haut débit rural tient-il ses promesses ? Avec successivement 3 temps forts : 1/ Etat des lieux des déploiements, de la filière et des premiers impacts constatés. 2/ Qu’attendent les territoires des opérateurs...et réciproquement ? 3/ Quelle technologie pour quel territoire ?

Cette séquence de Ruralitic a montré la richesse et les points de vue, parfois divergents entre les intervenant(e)s des collectivités, des opérateurs, des associations des collectivités, des citoyens.

 Sébastien Côte synthétise sa perception des enjeux :

1 – Internet est désormais un produit de grande consommation, et pour les opérateurs privés, la ruralité apparaît désormais « solvable ».

En conséquence, leurs réticences à investir dans les réseaux Très Haut Débit cèdent devant un marché qui s’ouvre, et le modèle concurrentiel tente de reprendre la main sur un secteur où primait le modèle du partenariat public-privé. Entre volonté de « laisser faire » le marché, et désir d’aménager le territoire, la voie est étroite pour le nouveau Gouvernement…

2 – Les élus ruraux ont compris l’intérêt de se pencher sur le numérique, de se l’approprier pour créer de la valeur sur leur territoire et créer ainsi les circuits courts de la richesse locale.

Un euro dépensé sur Internet, où va-t-il ? Il peut rester sur le territoire, à condition que le territoire lui-même se soit organisé pour que son offre soit en ligne.

3 – Le Smart Village est au centre d’une stratégie de développement :

Comment je développe mon « Smart village numérique » ? Les élus locaux sont en train de passer d’une culture de la gestion à celle du projet. Ils doivent formuler, avec leurs habitants, le projet à 20 ans de leur territoire pour le préparer au maintien et à l’accueil des générations futures. Ce n’est évidemment pas simple, mais il y a de l’envie et le Numérique peut les y aider grandement. Reste à élaborer une « méthodologie » du Smart Village, pour sortir des expérimentations et passer à la généralisation du concept.

4 – A la place de « Faites ce que je dis et pas ce que je fais ! » on dit « Faites ce que je dis comme on vient de faire ! »

L’exemplarité de territoires comme le Cantal joue un rôle de locomotive, les élus ont besoin de voir et de mesurer les impacts de ce qui a été fait. Les visites de sites sur RURALITIC et l’exposition Smart Village leur ont permis de mieux comprendre COMMENT faire.

Le partage de pratiques est le cœur de RURALITIC, et de nombreuses visites de délégations sont déjà prévues, notamment dans les territoires qui ont reçu un trophée cette année (Arvieu, Maremne Adour Côte Sud et le Lot-et-Garonne). Les élus ont besoin les uns des autres…

  • L’internet « business », celui de la grande consommation doit s’insérer dans la logique du public !
  • Les élus ruraux ont intérêt à se pencher sur le numérique, se l’approprier pour créer de la valeur sur leur territoire et créer ainsi les circuits courts de la richesse locale.
  • Le Smart Village  est au centre d’une stratégie de développement : Comment je développe mon « Smart village numérique » ?
  • A la place de « Faites ce que je dis et pas ce que je fais ! » on dit « Faites ce que je dis comme on vient de faire ! »

Ainsi : Le très haut débit rural tient-il ses promesses ?

Des responsables confirment la nécessité absolue d’appliquer le Plan France Haut débit, chaque habitant doit avoir sa prise avec un « haut débit ».

Et.. il ne faut pas créer des déséquilibres entre les villes et le rural. Un tel plan est perçu comme trop confidentiel, ce qui implique que les citoyens en soient informés en mettant en avant, pas simplement les techniques mais bien les services et usages. La mutualisation des réseaux semble nécessaire.

Trois porteurs pour un investissement « ensemble » est souhaité : L’Etat, les collectivités, les acteurs de la filière française. Mais il est demandé plus de visibilité, définir les zones concernées, une meilleure concertation et une articulation entre privé et public, sans oublier les « petits opérateurs ».

Dans ce contexte, la régulation au service des territoires est nécessaire –Rôle de l’ARCEP qui a ouvert 6 chantiers : Une carte de la couverture mobile, les fibres, les PME connectées, le réel de la couverture mobile, le THD par les boucles locales et le statut des zones fibrées.

Les représentants des collectivités locales expriment les niveaux de turbulences qu’ils souhaitent résoudre par un raccordement pour tous, une équité dans les financements, et le choix d’opérateurs publics...

Un concept a été formulé plusieurs fois : l’intégration du co-développement !

Il est souhaité d’être serein dans le développement de la fibre avec une demande explicite de dialogues, de constance et de stabilité. La reconnaissance par tous les acteurs est souhaitée et pour tous les services. On développe le déploiement de la fibre, mais en même temps que la formation au monde numérique et une équité de services offerts.

Au-delà des interventions techniques, il faut noter que le développement du monde rural numérique est stratégique, global, culturel ET éducatif.

Marcel Desvergne

Dernière modification le vendredi, 06 septembre 2019
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.