- En ouverture, je pose les fondements de ma pensée.
- Le développement s’attarde sur plusieurs questionnements actuels concernant ces fragments d’ADN nichés au sein de nos cellules, dont la fonction exacte reste à ce jour énigmatique.
- Enfin, le texte illustre son propos par des exemples tirés dans ce volume à la fois espiègle et délicieusement drôle, Dieu, Darwin, tout et n’importe quoi, qui narre des histoires aussi captivantes qu’inattendues concernant certaines espèces dont nous portons peut-être la trace au cœur des cellules de nos corps.
Source de mon intérêt
Nous tous — et particulièrement les jeunes, qui grandissent dans une société profondément technologique — devons-nous efforcer de réancrer notre dimension biologique.
La technologie avance à un rythme vertigineux. Cette croissance exponentielle, si elle n’est pas rééquilibrée, risque de provoquer de profonds désordres. La tension est déjà palpable. Le transhumanisme, par exemple, propose d’augmenter le corps grâce à la technologie. Si cette perspective peut sembler séduisante, elle nous éloigne pourtant d’une sagesse essentielle : celle du corps, de ses limites, de ses rythmes. Écouter, respecter, vieillir. L’automatisation, qui remplace peu à peu le travail humain, menace de déshumaniser nos vies: perte de sens, isolement, dépendance croissante aux machines.
La vie biologique, elle, avance lentement, patiemment, selon ses propres lois. Si la technologie écrase ou ignore ces lois — celles du corps, de la nature, des relations humaines — nous courons trois grands périls :
- Un effondrement écologique ;
- Une déconnexion de notre propre humanité ;
- Une société ultra-performante, mais invivable.
Pour qu'une cohabitation respectueuse soit possible, l’enjeu n’est pas d’éliminer la technologie, mais de la replacer au service de la vie. Cela implique :
- Imaginer des technologies durables, réparables et sobres ;
- Créer des environnements en harmonie avec les rythmes du vivant ;
- Préserver la qualité des relations humaines, au-delà de la quête de performance.
La technologie est un outil extraordinaire — à condition de ne pas devenir un maître. La vie biologique est lente, fragile, précieuse, mais aussi profondément riche, subtile, adaptative. Le grand défi est de tisser une alliance entre ces deux intelligences : celle des machines et celle de la nature. Non pour les opposer, mais pour qu’elles se nourrissent mutuellement. S’inspirer du vivant pour innover — bio-inspiration, biomimétisme, biosagesse —c’est ouvrir un chemin vers un monde à la fois durable, habitable… et profondément humain.
L’étude intelligente des autres êtres vivants avec lesquels nous partageons notre vaisseau spatial : la Terre peut nous guider pour le développement de technologies conviviales, mises au service de la vie.
Mystérieux ADN
Nous portons le vivant en nous. Tous les êtres vivants utilisent le même langage de base pour fonctionner : l’ADN. Depuis le séquençage complet du génome humain, nous connaissons l’ensemble de notre ADN… ou presque. Mais même si on a réussi à le “lire”, il reste encore beaucoup de mystères.
Nous comprenons assez bien les gènes qui fabriquent des protéines, car ils servent à construire notre corps. Mais environ 98 % de notre ADN ne sert pas à fabriquer de protéines. On l’a longtemps appelé « ADN poubelle », parce qu’on ignorait son utilité. Aujourd’hui, on pense qu’il peut jouer des rôles importants :
- réguler le fonctionnement des gènes,
- protéger l’information génétique,
- organiser la structure de l’ADN.
Mais une grande partie de cet ADN reste encore mystérieuse. Certaines zones répétitives ou gènes inconnus ne semblent exister dans aucune autre espèce : on ne sait ni d’où ils viennent, ni à quoi ils servent. Et jusqu’en 2022, certaines parties de notre ADN — comme les centres et les extrémités des chromosomes — étaient impossibles à étudier. On commence à les explorer et leurs fonctions restent floues.
Même si chaque espèce est unique, nous avons beaucoup de points communs avec d’autres êtres vivants parce que toute la vie sur Terre vient d’ancêtres communs.
Par exemple :
- Nous partageons plus de 98 % de notre ADN avec le chimpanzé,
- Avec les plantes ou les bactéries, nous partageons des gènes de base utiles pour fabriquer de l’énergie, reproduire les cellules, ou se protéger.
Peut-on s’inspirer du comportement d’êtres vivants dont nous portons certains gènes ?
Un peu, mais pas comme on l’imagine. Avoir des gènes communs ne veut pas dire que nous agissons comme ces êtres vivants. Le comportement dépend aussi :
- De l’environnement,
- De l’apprentissage,
- Des expériences de chacun,
- Et de notre cerveau, bien plus complexe que celui des autres espèces.
Mais certains instincts humains très anciens pourraient venir de nos ancêtres animaux :
la peur du noir, le besoin de se sentir en groupe, le plaisir de bouger, ou encore nos rythmes biologiques. On ne copie pas les animaux… mais on en garde parfois une trace intérieure.
Nous portons en nous des traces de plantes, d’animaux, de micro-organismes.
Notre corps raconte une longue histoire de liens avec les autres formes de vie.
Pourquoi ne pas réfléchir à ce qui, en nous, est instinctif ou appris.
Dieu, Darwin, et n’importe quoi … Apprendre du vivant
On présente souvent la nature à travers une vision déterministe : tout y serait causé, prévisible, mesurable. Certains y voient une mécanique bien huilée, dans laquelle chaque trait, chaque organe aurait une fonction précise, utile, justifiable. Cette idée a longtemps nourri l’illusion que l’humain est "maître et possesseur de la nature", pour reprendre Descartes. Mais comme le dit Vinciane Despret, il s’agit là d’une idée idiote et toxique — et je partage pleinement ce point de vue.
Le vivant n’est pas qu’efficacité ou survie. Il est aussi invention, élan, surprise, liberté.
Prenons l’exemple de l’élan d’Irlande, Megaloceros giganteus, disparu il y a environ 10 000 ans. Il portait des bois gigantesques, démesurés. Les scientifiques ont proposé de nombreuses hypothèses « utiles » pour expliquer ces appendices. Mais faut-il toujours chercher une raison ? Comme le suggère Bruce Bagemihl, la nature ne cherche pas toujours à survivre, elle explore, elle invente, elle crée des formes qui dépassent l’utile.
C’est peut-être le cas aussi de certains élèves, dont le comportement créatif, exubérant ou décalé peut surprendre — et parfois agacer — mais révèle une autre manière d’exister.
Vivre autrement : leçon de sobriété
Regardons le Bernard-l’hermite, Pagurus bernhardus, qui ne construit pas sa propre coquille, mais en adopte une nouvelle à chaque étape de sa croissance. Il vit dans ce qui reste d’un autre. Il est l’un des pionniers de l’économie circulaire, recyclant sans cesse, avec une sobriété pleine d’intelligence.
Chaque espèce de bernard-l’hermite a développé sa stratégie pour trouver, essayer, troquer, abandonner. C’est un art du mouvement, de l’adaptation, du non-attachement.
Le territoire comme lien, pas comme guerre
Avec le merle noir, Turdus merula, Vinciane Despret propose de repenser le territoire. Contrairement à ce qu’on croit, défendre un territoire n’est pas toujours un acte de compétition. C’est aussi, souvent, une manière de créer un voisinage, de maintenir un équilibre, de vivre ensemble dans une forme de distance respectueuse.
Le territoire devient alors un espace de relation, pas de rivalité.
L’ornithorynque : ode à l’indéfinissable
Et que dire de l’ornithorynque, Ornithorhynchus anatinus, ce mammifère à bec de canard, aux pattes palmées, au venin discret ? Il défie toutes les catégories. Il n’est ni ceci, ni cela. Ou plutôt : il est tout cela à la fois. C’est peut-être un hymne à la liberté de ne pas appartenir, une invitation à accueillir la complexité, à reconnaître qu’on peut être sans étiquette, sans case.
Pensons à cet élève un peu à part, qui peine à s’intégrer. Et si, comme l’ornithorynque, il portait en lui la mémoire d’une évolution singulière ? Et si sa différence était justement sa richesse ?
S’inspirer du vivant pour mieux vivre
Nous avons beaucoup à apprendre en observant les êtres vivants.
- Les abeilles, qui coopèrent pour nourrir la ruche sans jamais produire trop. Trop peu, elle meurt. Trop, elle s’épuise. Leur équilibre est fragile, mais juste.
- Les poissons, qui nagent en banc pour se protéger, rappellent l’importance de la solidarité.
- Les chats, qui savent quand ils ont besoin de repos, montrent qu’il est sage d’écouter son corps.
- Les arbres, qui ne grandissent pas à l’infini. Quand ils le font, c’est qu’ils sont malades. En forêt, ils partagent l’eau et les nutriments par leurs racines et les réseaux de champignons. Aucun n’accapare tout : ils vivent ensemble, interdépendants.
Le vivant en nous
Nous portons en nous des traces de plantes, d’animaux, de micro-organismes.
Notre corps est l’histoire vivante d’un monde en commun, une mémoire biologique tissée de liens invisibles. Alors, pourquoi ne pas :
- Observer les autres vivants pour mieux comprendre la nature,
- Réfléchir à ce qui, en nous, est instinctif ou appris,
- Et surtout, imaginer un monde où les humains vivent en paix avec le vivant.
En conclusion : faire société avec les autres vivants
Et si nous arrêtions de vivre à côté de la nature… pour enfin vivre avec elle ?
De plus en plus de penseurs évoquent un monde multispécifique : un monde partagé, où humains, plantes, animaux et micro-organismes cohabitent consciemment. Cela suppose d’imaginer nos villes comme des écosystèmes vivants : des corridors verts, des jardins partagés, des architectures qui respirent, et une cohabitation apaisée avec les oiseaux, les insectes, les renards — même en pleine ville. Nous avons besoin de vivre bien, ensemble, en équilibre avec le vivant.
De plus, la nature ne gaspille rien. L’économie humaine aurait tout à gagner à s’en inspirer.
Comment vivre ensemble avec le vivant dans un monde technologique ?
Même plongés dans un univers numérique, nous restons des êtres biologiques.
Notre survie — et notre bonheur — dépendent d’air pur, d’eau, de nourriture vivante, de sommeil et de lien. Les technologies ne remplaceront jamais :
- La richesse des écosystèmes,
- Ni la beauté du contact avec les autres vivants : humains, animaux, arbres.
Il est essentiel d’enseigner, surtout aux plus jeunes, que la technologie doit servir le vivant, pas le remplacer.
Notre corps lui-même est un écosystème : respiration, mouvements, microbiote. Il est la preuve vivante de notre appartenance au monde.
- Encourager une agriculture régénérative, où drones et capteurs servent la terre ; Privilégier des technologies low-tech : simples, réparables, locales ;
- Redonner du sens au progrès : pas plus vite, mais plus juste.
Retrouver une relation sensible et éthique au vivant. Toucher la terre. Marcher pieds nus. Jardiner. Observer une fleur. Réapprendre à écouter la nature comme un langage: le vent, l’eau, les chants d’oiseaux. Et se poser souvent cette question simple, mais essentielle :
“Ce que je fais aujourd’hui — un arbre, un insecte, ou un enfant dans 50 ans pourrait-il me remercier ?”
C’est aussi valoriser les savoirs autochtones et paysans, porteurs d’une sagesse qui ne sépare pas l’humain du reste du vivant. C’est tisser de nouveaux récits, technopoétiques, où la science s’unit à l’éthique, à l’imaginaire, à la tendresse du monde.
ChatGPT a agi comme un assistant à la rédaction, en fournissant des contenus informatifs et en aidant à structurer le texte.
Ninon-Louise LePage
Dernière modification le vendredi, 25 juillet 2025