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Les Journées de l'évaluation se sont tenues, à Paris, les 11 et 12 décembre 2014.
Pendant deux jours, experts, scientifiques, équipes de terrain ont présenté leurs travaux et leur expérience pour alimenter la réflexion du Jury de la Conférence.

L’évaluation est l’une des problématiques professionnelles incontournables des équipes pédagogiques disciplinaires, interdisciplinaires et de cycle. Au cœur des projets d’école comme des projets d’établissement, c’est l’un des objets de travail principaux des conseils de maîtres comme des conseils pédagogiques, ou des conseils école-collège.

Conférences sur l’évaluation

Benoît Hamon lançant ce travail de réflexion en juin, prône « une évaluation bienveillante » - article de Claude Tran pour Educavox – Il reprend les termes de la loi de Juillet 2013 sur la Refondation de l’école de la République votée par le Parlement, tels qu’ils figurent dans son rapport annexé :

« Les modalités de la notation des élèves doivent évoluer pour éviter une « notation-sanction » à faible valeur pédagogique et privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles. En tout état de cause, l’évaluation doit permettre de mesurer le degré d’acquisition des connaissances et des compétences ainsi que la progression de l’élève. »

A l'issue des deux Journées de l'évaluation des 10 et 11 décembre, le Jury de la Conférence rédigera des recommandations qu'il remettra, en janvier 2015, à la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem.

Les débats

D'ores et déjà, le président du Jury, le physicien Etienne KLEIN , professeur à l'Ecole Centrale de Paris et directeur du Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière du CEA a clairement dit, lors du point presse organisé avant la clôture des débats, le 11 décembre 2014, d'une part que l'expression « évaluation bienveillante » ne sera pas reprise par le Jury,  car synonyme pour le grand public de « perte d'exigence » et d'autre part que le débat sur les notes « sur lequel la presse se concentre » n'est pas la préoccupation centrale du Jury car « c'est un faux problème ». Lire l’article de Claude Tran.

Nous savons bien que les notes  sont dans un système auquel de nombreux parents et enseignants restent attachés. http://www.educavox.fr/accueil/debats/les-notes-sont-elles-vraiment-nefastes-pour-nos-eleves

Et est-elle affaire « d’opinion » ? On peut le craindre

Certains ont déjà anticipé et n’ont plus de notes dans leurs classes : exemple : http://laclassedhistoire.wordpress.com/ma-classe-sans-note/

Ou encore : http://www.clg-boileau-st-michel.ac-versailles.fr/index.php/enseignements/120-la-classe-sans-note

Comment faire pour qu’elle ne soit plus un instrument de tri au service d’un système élitiste, mais le moyen de faire progresser tous les élèves sans les casser ?

Bernard Desclaux publie un petit rappel de l’histoire des notes et rappelle ainsi que si «  aucune condition de travail nouvelle n’est  mise en place, si les programmes sont les mêmes, si la notion de classe reste la même, si les horaires sont les mêmes, il est difficile d’engager une révolution pédagogique ».

Et je vous invite à relire son article publié en juin : Rechercher un consensus, mais pour quel système ?

Et cependant, le contexte social n’a t’il pas changé ?

Jean Marc Monteil dans sa conférence du matin (Reportage Claude Tran) a affirmé « l'évaluation devient de plus en plus nécessaire et complexe du fait de l'intrusion du numérique dans notre enseignement. »
Ce qui change la donne de l'enseignement, des tâches et de l'évaluation, dit-il c'est d'une part « l'obésité informationnelle qui rend indispensable sa hiérarchisation, sa sélection «  et d'autre part «  l'externalisation des mémoires. Cela change le rapport à l'information pour les élèves. »

Evaluation et gouvernance

La question de l’évaluation ne se pose pas uniquement pour les élèves, celle de l’enseignant est certainement à reconsidérer. Aujourd’hui, dans un monde où la collaboration est encouragée, comment pouvons-nous poursuivre des évaluations individuelles dans des écoles ? Surtout lorsqu’on sait que « la note » obtenue sert dans les obtentions de postes. Pierre Frackowiak pense qu’il ne peut pas y avoir de refondation de l'école sans refondation de la gouvernance du système et de l'inspection et nous soumet un exemple de ressenti. http://www.educavox.fr/accueil/debats/refondation-de-l-ecole-et-systeme-de-l-inspection

La mise en œuvre d’un  pilotage différent implique, de part les nouveaux modes de travail en réseaux, en partenariat et en projet, une manière différente de mise en œuvre des politiques. A toutes les échelles d’instance de gouvernance, tout est modifié,  les modes de réflexion, les règles de décision, les outils de gestion et de régulation.

Voici donc un nouveau chantier qui ne va pas trouver de mise en œuvre dans un équilibre immédiat ! Il en est ainsi pour chaque secteur de l’éducation où l’interdépendance est maitre mot. N’est-ce pas cela un éco système ? A suivre donc.

En référence pour alimenter notre réflexion plusieurs dossiers :

http://www.educavox.fr/evaluations

http://www.educavox.fr/normes-scolaires

http://www.educavox.fr/ecole-et-structure

http://www.educavox.fr/gouvernance

Dernière modification le vendredi, 17 juin 2016
Laurissergues Michelle

Présidente et fondatrice de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.