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Evoluer sans succomber aux modes, intégrer les technologies sans renoncer à la visibilité des apprentissages, adopter les dynamiques du changement, telles sont les attitudes des enseignants d’aujourd’hui. Ils sont nombreux à innover en découvrant des outils vecteurs de modifications pour apprendre et enseigner mais sans succomber pieds et mains liés aux sirènes technologiques car la révolution numérique est avant tout une révolution pédagogique.

Le projet pédagogique lui, qui s’inscrit dans une situation forcément singulière, dans une relation d’apprentissages liée  à un groupe précis dans une alchimie particulière à l’instant,  détermine des besoins spécifiques à ce groupe et à cette aventure là, avec outils et ressources. Il s’intègre dans une situation concrète donc forcément inscrite dans le réel et un quotidien où les pratiques numériques sont partout.

Les pratiques  sociales déterminent bien une manière différente d’apprendre et de créer, modifient les métiers, permettent une relation directe à l’expression publique par les réseaux sociaux et donc en conséquence, modifient l’accès à l’information, les contenus, les supports et les méthodes d’apprentissage.

La pédagogie de projet permet de se confronter à ces outils et donc en en apprendre les codes et les règles. Elle permet le travail en interdisciplinarité et de donner du sens aux activités et apprentissages.

L’école, même si elle prend du temps, est dans un processus de changement profond.

Nous sommes inscrits dans le postulat que tous les acteurs de l’éducation doivent travailler ensemble aux changements. Nous le voyons bien aujourd’hui, chaque secteur s’approprie le numérique : culture, collectivités,  entreprises, lieux de médiation. Le numérique est bien le fer de lance des changements mais impose aussi l’articulation des actions et le renoncement aux « territoires » de pouvoir et d’actions identifiables pour chaque acteur.

Depuis janvier 2015, des événements brutaux, la violence heurtent nos consciences et l’actualité nous plonge sans cesse dans de bien tristes pages d’histoire noyant dans les  larmes, le sang et l’incompréhension  notre culture, nos valeurs et notre mode de vie.

Une double inquiétude est née d’un monde en mutation sous l’effet de l’explosion numérique présente dans la vie de tous les jours et d’un monde en souffrance sous l’effet de la montée des extrémismes, des communautarismes, de l’exclusion.

Comme l’écrivait dans un édito *Jacques Puyou, l’école ne pourra jamais crier victoire.

"L’école est au bord du temps et son combat pour la liberté, la tolérance, la laïcité, est toujours recommencé dans une société qui bouge et se recompose sans cesse. Il est des lieux de non éducation (en même temps que de non droit) où les enfants apprennent davantage l’échec et la discrimination que l’intégration et le vivre ensemble. Nous savons que la seule arme face à la haine est l’éducation".

Terrorisme, bouleversements climatiques et nomadisme contraint des populations, choc  des civilisations et des cultures, ignorance choisie et même imposée contre l’éducation et la culture, technologie au service du meilleur comme du pire, voilà bien les spectres noirs de nos horizons !

Le numérique nous le constatons chaque jour donne à chacun le pouvoir de créer l'information, la désinformation, de créer angoisses et mouvements irrationnels.

Il apporte aussi l'espoir d'une nouvelle démocratie naissante, des possibilités de "passer d'un système de rapports de force, de concurrence et de compétition acharnée, à un système de rapports de flux et d'échanges solidaires, mettant en œuvre de nouvelles valeurs et responsabilités. La capacité d'adaptation, grâce à l'information en temps réel, est une des clés pour réussir dans cette société « fluide » et en tirer un bénéfice maximum". *Joël de Rosnay

Comme le dit *Marcel Desvergne « Il faut accompagner, rassurer, communiquer, faire de la pédagogie ».

"Evolution permanente, mutation de la société, transition digitale,  la révolution numérique intègre les objets, comme les individus, les chantiers connectés, les robots et les drones entrent dans toutes les sphères sociétales. Les métiers fondement de nos sociétés actuelles sont fortement impactés. Une nécessaire culture numérique transversale oblige à articuler intelligemment les acteurs de l’entreprise, de l’éducation, de la société, de l’associatif et du politique. Nous avons intégré depuis longtemps et avec raison le Siècle des lumières, nous devons rester maitre du nouveau Siècle du numérique "

Gouvernances partagées,  systèmes de formation sachant allier les communications à distance, les accompagnements personnalisés et les apprentissages entre pairs ou inter générationnels, les ressources ouvertes en ligne, la valorisation d’expériences, l’intégration des apprentissages informels dans la conception même de l’enseignement, la redistribution des espaces et des temps, l’intégration de tous les acteurs dans une dynamique constructive, une nouvelle conception des métiers d’éducation, voilà bien les axes de transformation en cours.

Il nous faut, plus que jamais, susciter et faire vivre des projets, du plus modeste au plus élaboré, car ils sont porteurs de notre volonté de transformation du monde et vecteurs de nos valeurs. Et il nous faudra bien,  plus que jamais, élargir notre approche et ouvrir notre réflexion sur l’Europe et le monde. 

Michelle Laurissergues

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*Sources :

Joël de Rosnay :  http://www.sudouest.fr/2016/01/25/les-cles-pour-s-adapter-a-la-revolution-numerique-avec-joel-de-rosnay-2252458-705.php

Marcel Desvergne : http://www.educavox.fr/edito/du-siecle-des-lumieres-au-siecle-des-numeriques

Jacques Puyou : http://www.educavox.fr/accueil/breves/l-ecole-du-11-janvier-2015

 

 

Dernière modification le lundi, 23 mai 2016
Laurissergues Michelle

Présidente et fondatrice de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.