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Gouverner un territoire au travers des données n'est pas une idée récente. Walt Disney y avait déjà songé avec la ville d'Epcot (Experimental Prototype Community Of Tomorrow) qui cristallise les rêves de ce dernier en matière d'urbanisme et de solutions pour un avenir meilleur. Nombreux sont ceux à avoir imaginé que les villes seraient un jour entièrement pilotées par les données. Ce n'est pas le cas mais, rien qu'en France, près de 200 territoires sont engagés dans une démarche de territoire intelligent, à l'instar par exemple de la ville de Béthune dans le Pas-de-Calais (Hauts de France).

 

Comment définir un territoire intelligent ?

Il s'agit d'un territoire où l'action politique publique est pilotée par la donnée grâce à la mise en place de tableaux de bord quasi automatisés sur la base de données ouvertes et privées.

Ainsi la métropole de Dijon est pionnière dans le domaine de l'économie d'énergie au travers d'une démarche d'optimisation des pratiques. La ville d'Angers a lancé de même un projet mêlant eau, énergie, stationnement... Les villes de La Rochelle et Roubaix sont quant à elles pionnières sur l'objectif zéro carbone en 2040 tandis que, plus loin de nous, la ville de Barcelone a mis en place un programme visant à prévenir les inondations par des plans d'action robustes.

Les différentes analyses produites par ces communes peuvent être partagées et permettre des dynamiques communes entre territoires et permettre des approches combinées en fonction du projet politique du territoire sur des sujets extrêmement divers : écologie, inclusion, mobilité, alimentation, sécurité, économie, emploi, éducation, citoyenneté, tissu associatif et industriel...

L'objectif est de trouver des points communs en ayant recours à des outils numériques et en faisant appel à de nouveaux acteurs, hors de la sphère de la politique publique, par exemple des entreprises, des associations, des laboratoires de recherche...

Les projets de ville intelligente (smart city) sont encore peu politisées et provoquent peu de clivages.

Ils nécessitent cependant un portage politique fort dans le temps, ainsi qu'une participation plus ou moins forte des citoyens dans les projets. Les enjeux sont certes avant tout techniques mais aussi idéologiques, par exemple sur la question du RGPD et des données personnelles, la responsabilité algorithmimique et la transparence des algorithmes, d'où la nécessité de mettre en place un comité d'éthique et de management. La question de la sécurité des données est elle aussi importante de par la centralisation d'un grand nombre de données et le risque de vol ou de piratage.

Les projets quant à eux se construisent sur de petites expériences pas à pas permettant au travers de cas d'usage d'améliorer et d'optimiser les jeux de données et leur collecte, certains services publics, voire de créer de nouveaux services, par exemple au niveau de la mobilité, ainsi que de valider ou non le choix de solutions techniques, certaines matures, d'autres en version beta.

NEC : https://numerique-en-communs.fr/

Dernière modification le vendredi, 30 décembre 2022
Cauche Jean-François

Docteur en Histoire Médiévale et Sciences de l’Information. Consultant-formateur-animateur en usages innovants. Membre du Conseil d'Administration de l'An@é.