Gabriel ATTAL alors premier ministre n'avait pas hésité à affirmer lors du vingtième anniversaire de la loi sur les signes ostentatoires à l'école "Il ne peut y avoir de laïcité à la carte. De la même façon qu'il n'y a qu'une seule République, il n'y a qu'une seule laïcité" Cette affirmation est une contrevérité; pour l'institution scolaire, il en existe au moins quatre nettement différenciées.

Le métier de professeur se transforme, résultat d'une casse du collectif et d'une inflation de réformes, d'injonctions, de travail prescrit avec de facto une perte de l'expertise professionnelle.  De plus, l'arrivée, dans le secteur public de normes de travail du secteur privé avec la gestion par des indicateurs chiffrés a sérieusement compliqué les fonctions des enseignant(e)s où les valeurs se fondent désormais dans une technicité subie.

Si cette réforme venait à voir le jour, ce serait un grand chambardement dans le fonctionnement du diplôme national du brevet. Jusqu'à présent, en effet, cet examen n'avait jamais eu ce rôle de sésame pour entrer au lycée. Vouloir le rendre obligatoire témoigne d'une interprétation discutable de son rôle. Ce n'est pas un véritable examen, au sens traditionnel du terme, mais une sorte d'attestation de fin d'études qui certifie  la maîtrise du socle commun. Il n'est donc pas anormal qu'une large majorité d'élèves, autour de 90%, l'obtiennent.

La refondation de l'école publique  constituait "la mère des batailles"disait à l'envi le président de la République. Trop de responsables, de politiques n'ont aucunement conscience de ce que représente l'engagement d'un professeur qui, tous les jours, pousse la porte de sa classe pour retrouver "une vingtaine d'enfants des autres" et qui, chaque matin font ce serment : "Vous ne sortirez pas de ma classe dans le même état intellectuel qui était le vôtre en y entrant; vous saurez des choses que vous ne saviez pas, vous comprendrez ce qui vous paraissait obscur; vous questionnerez  ce qui vous semblait évident, vous serez plus forts dans vos têtes". Un tel engagement mérite mieux que des gadgets et des exhortations.

Qui mieux que les jeunes eux-mêmes pour dire comment ils se sentent et pour quelles raisons ? Lancée en 2024 par l'INSERM, cette étude "Mentalo" a attiré plus de 3000 volontaires de 11 à 24 ans, invités à répondre à plusieurs questionnaires sur une année. Les premiers résultats  attestent de la dégradation de l'état de santé mentale des adolescents et des jeunes adultes.