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L'article 1er de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est le suivant : " Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

On ne peut pas être plus clair et cet article s'adresse bien à toute l'humanité, dont la couleur de sang qui coule dans les veines est la même, le rouge. Si je disais, comme de plus en plus de gens l'affirment sans état d'âme aujourd'hui, que je déteste les noirs, les arabes, les juifs, les réfugiés, les asiatiques, les chrétiens, les musulmans, les non croyants, etc... je ne pourrais donc plus m'aimer moi-même.

Pourquoi, me direz-vous, et bien parce que, qu'on le veuille ou non, toute l'humanité a un point commun au départ, elle tient en effet sa naissance du continent africain il y a de cela des millénaires. Fort de ce constat indiscutable quant au commencement de notre humanité, même si cela dérange bien des négationnistes, il faut en déduire que lorsque ce sang rouge est versé lors d'atrocités dues au racisme, à la discrimination, à la xénophobie, à l'homophobie, à l'antisémitisme, au rejet de l'étranger, il s'agit bien au fond du même sang qui coule dans mes veines, donc bien celui de mon frère qui vit sur la même planète que moi.

Comment pourrais-je alors ignorer une telle évidence qui fait de notre humanité toute entière une seule entité qui est indivisible et donc digne du plus grand respect qui soit ? On ne parle plus ici de races, mais d'une seule et même famille humaine qui a colonisé la Terre au fil du temps en s'adaptant, en évoluant, en se diversifiant, en se mélangeant, comme la nature et le monde animal ont pu le faire de leur côté ! Si j'ose dire....... ce n'est pas plus bête que cela, encore faut-il accepter enfin de l'intégrer dans les esprits !

Si l'on revient à ce 1er article cité ci-dessus, j'attends qu'on respecte ma dignité, mes droits à vivre libre dans le respect, l'égalité et la justice, car comme les autres, je suis doué de raison et de conscience.

Comme moi, tous les humains aiment, rient, pleurent, aspirent au bonheur, vivent d'espérance en faisant vivre l'esprit de fraternité. De plus, je n'accepterais pas, de manière légitime, que l'on touche à ma famille parce que je vis ou je pense différemment que les autres, parce que j'ai une couleur de peau différente aussi. Je ne voudrais qu'on me tue ou qu'on me jette en prison parce que j'ai telle opinion politique, que je crois en tel ou tel Dieu ou au contraire que je ne crois en rien du tout. Je ne souhaiterais pas qu'on m'exploite au point de me retrouver dans une pauvreté extrême tandis que mon labeur ferait la fortune de privilégiés.

Si jamais il m'arrivait malheur, et personne n'est à l'abri, et que je doive un jour subitement quitter ma maison, ma famille, mon pays, j'aimerais bien que quelqu'un m'accueille chez lui et ceci, le plus simplement du monde, sans me poser des questions. Finalement, ce que je considèrerais comme une injustice à mon égard si on ne me portait pas d'égard ou le moindre secours, pourquoi j'accepterais alors que d'autres subissent tant de souffrances parce qu'ils sont différents, tout en restant des humains comme moi, ne l'oublions pas !

De quel droit, si je me considère encore comme un humain digne de ce nom, je jugerais ou je condamnerais mon frère qui ne demande que le respect de sa propre dignité, de son statut d'humain à part entière ?

Qui suis-je sur la Terre pour avoir cette prétention insolente de décider quelle personne mérite toute ma considération alors qu'une autre ne bénéficierait que de mon mépris, de ma haine et de mon rejet ?

Oui, comme il est dit dans le titre, si je ne suis plus en capacité de respecter mon frère avec ses différences, ses origines, je ne peux plus me respecter moi-même parce que je renie tout simplement ce qui fait mon humanité et donc ma raison de vivre.

Je me salis en cultivant cette peur et cette haine féroces qui me réduisent alors à l'état de prédateur sans âme, quelque part indigne de la vie qui m'a été donnée pour simplement aimer, accueillir ce frère qui mon égal, ni supérieur, ni inférieur à moi. Le non-respect des autres qui sont diffrents, c'est bien la négation de ma propre humanité dont je prétends pourtant me revendiquer, c'est l'assèchement de mon coeur et le retour à la bestialité la plus sauvage avec tout ce que cela engendre comme violence, comme morts au final, avec tout ce sang versé qui est de la même couleur que le mien, rappelez-vous ! Plus que jamais aujourd'hui, il serait sans doute bon de rappeler tout cela aux nouvelles générations, à la maison, à l'école, au collège, au lycée et même à l'université.

L'Histoire, enseignée ici ou là, nous le rappelle, lorsque nous construisons des frontières, des murs, des camps, pour éloigner, emprisonner ou laisser mourir dans l'indifférence ceux qui sont différents, nous débouchons sur le chaos le plus total.

Au contraire, lorsque nous nous rencontrons, en nous acceptant tels que nous sommes, en nous enrichissant de nos différences, nous faisons grandir notre pauvre humanité qui reste si fragile et si insignifiante aussi au regard de l'immensité de notre univers. Pourvu que je puisse donc aimer enfin davantage mon frère pour supporter mon regard lorsque je l'observe dans un miroir, sinon je deviens simplement un étranger à moi-même, sans relief, sans vie, sans âme. Je ne suis donc plus un humain digne de ce nom et je mourrai le coeur aigri sans n'avoir rien apporté de bon à cette humanité si merveilleuse........ quelle tristesse et quel échec !

Dernière modification le dimanche, 26 février 2017
Gillet Guy

Initiateur de l'asso festive et humanitaire "Je bouge pour les autres"  Site : http://pourlesautres.fr - Ancien Responsable-bénévole (au Téléthon - au Secours Catholique - à Saint Vincent de Paul) - Editorialiste libre à vocation éducative, pour défendre des valeurs fondamentales, afin de susciter le débat et l'engagement de tous
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