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Il subsiste toujours en France un tabou autour de la pauvreté, et spécifiquement à l'école. En effet, la notion d'"enfant pauvre" n'existe pas; nous avons, certes, de grandes catégories économiques "défavorisés" par exemple, mais qui ne prennent pas suffisamment en compte les conditions réelles de la vie des parents, notamment de celles et de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Un voile pudique est jeté sur ces populations parmi lesquelles nous dénombrons malgré tout 3 millions d'élèves, soit environ un sur cinq.

Des problèmes de temporalité, de continuité de l'Etat expliquent en partie ce phénomène sans oublier des choix politiques qui fragilisent de plus en plus les populations les plus précaires.

Le système scolaire français est héritier, depuis la troisième République d'une logique d'élitisme républicain. Or, les seuls susceptibles de le transformer en profondeur sont celles et ceux qui, précisément  en ont bénéficié et n'ont aucun intérêt à modifier un modèle qui les satisfait. Cette hiérarchie est organique et consent toutefois à autoriser à la marge quelques mobilités sociales ascendantes au compte-goutte pour donner des gages au principe d'égalité des chances mais, structurellement, le système contribue au maintien de l'ordre établi.

Lutter contre les inégalités sociales n'apparait probablement pas comme un enjeu stratégique, délégué aux acteurs de terrain sans toutefois leur donner les moyens de pouvoir le faire. Les populations pauvres ne sont hélas pas en mesure d'installer un rapport de force avec l'Etat. Ces "sans voix de l'Education nationale" sont, d'une certaine manière "les oubliés de la République."

Dernière modification le mercredi, 14 juillet 2021
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/