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2017, une nouvelle année, un nouveau quinquennat, une nouvelle législature…En fait, y aura-t-il vraiment du nouveau ? En période électorale plus que toute autre, chacun peut argumenter, proposer, partager et s’approprier ainsi  un bout de chemin  …Mais pas facile la démocratie n’est-ce pas ?…

L’arène de la vie publique

« Le discrédit frappe nos politiques…La morale est trop naïve, trop faible, trop inadaptée à la charge de l’Etat, aux responsabilités publiques, à la gravité des problèmes. Seul doit compter l’efficacité de l’action publique. Au diable la morale lorsqu’il s’agit de lutter contre le terrorisme. Assassinons les assassins avant qu’ils ne tuent des innocents. Et tant pis s’il y a des erreurs ou des « dégâts collatéraux ». Tout est bon, tout se justifie, quand la fin est bonne, quand la cause est noble. Et cet état d’esprit, guerrier et libéré de toute obligation autre que politique, de toute exigence autre que pragmatique, gagne la conscience de tout gouvernant, la conviction de tout citoyen.

D’où cette arène de la vie publique en laquelle les hommes se jettent mutuellement l’anathème, se conspuent et se trahissent, s’assassinent par le verbe et par médias interposés. D’où cette brutalité qui résonne dans les cœurs et assomme tout discernement. Car chacun s’estime avec évidence meilleur que tout autre : sa fin auguste mérite tous moyens. Le spectacle du sang symboliquement versé par l’appétit du pouvoir appelle à une surenchère de violence oratoire et stratégique, spontanée et réfléchie à la fois. La tactique supplante le projet. La conquête des places fortes se fait en louvoyant et en biaisant. L’art du compromis habille la cruauté des intentions et l’absence de pitié pour ses adversaires.

Et ce spectacle offert avec une transparence décuplée par notre puissance d’information devient le centre de la vie publique. Ce qui restait caché dans les temps anciens, les volontés sourdes, les coups bas, les calculs politiciens, s’affiche désormais au grand jour de nos écrans. Tout fuse et se diffuse, sans filtre ni précaution. Chacun fait son tri, organise son petit marché des opinions et des hommes. »

 Article de Jean-Christophe Torres : http://www.educavox.fr/accueil/debats/actualite-du-machiavelisme

 

Numérique et démocratie

L’impact du numérique sur la démocratie : mirage ou révolution citoyenne ?

Telle était la question posée aux débateurs ce jeudi 15 décembre au Collège des Bernardins pour ce Digital society forum organisé par Orange en partenariat avec BFM TV. Le débat animé par Ruth Elkrief, en présence de Stéphane Richard, Président Directeur Général d’Orange et avec la participation de sept débateurs a mis en évidence certains constats fort intéressants, mais aussi des contradictions quant à la réalité de l’impact du numérique sur la démocratie.

Il peut sembler évident que le numérique, via les Smartphones et les réseaux sociaux est un amplificateur de l’intérêt et de la participation politique : c’est la thèse des acteurs économiques qui s’emploient  à défendre leur pré carré (Twitter, Orange opérateur en télécommunications, instituts de sondage, chaines d’information en continu). Cependant, il ne sera pas facile au cours du débat d’éclairer la réalité des processus qui sont à l’œuvre dans le domaine de la participation politique et/ou citoyenne (ce qui n’est pas la même chose) avec le numérique. Méfions-nous des évidences !

Reportage de Michel Perez : http://www.educavox.fr/accueil/reportages/l-impact-du-numerique-sur-la-democratie-mirage-ou-revolution-citoyenne

Les échanges au niveau mondial placent tout citoyen au centre des questions vives de la démocratie, de l’information et des savoirs. A chacun d’entre nous d’y participer.

Penser : complexe et adopter une approche systèmique.

 

Penser…complexe

C'est à dire... cette notion de pensée complexe ?...  

Les 8 et 9 décembre, s'est tenu à l'UNESCO le premier congrès mondial de la pensée complexe.

Star Wars, vous connaissez ? Même si vous n'avez jamais vu les films, vous avez entendu parler de cette notion de dualité : basculer ou non du côté obscur : l'idée du bien d'un côté et du mal de l'autre ; c'est une traduction de la pensée binaire. Et bien c'est très simple, c'est exactement l'inverse de la pensée complexe.

Parce que quand on doit prendre une décision, la stratégie à mettre en place ne prend pas en compte juste deux aspects contraires du contexte. Il y a une multitude de facteurs à prendre en compte, et ils sont divers et variés.

Edgar Morin dit "notre réalité est toujours un cocktail étrange d'ordre et de désordre" : d'éléments différents, tangibles ou non. Faire un choix induit de relier des causes, des effets, de mesurer, évaluer des éléments de plusieurs ordres, de plusieurs disciplines.

Accès à l’article et à la vidéo de Jennifer Elbaz : http://www.educavox.fr/la-minut-educ/complexe-ou-complique

 

Adopter une approche systémique 

Améliorer le système éducatif français. 

Joël de Rosnay, le célèbre prospectiviste, explique pourquoi le système éducatif français peine à s’améliorer. Et comment le transformer pour aborder le monde de demain.

L'Usine Nouvelle :

N’êtes-vous pas inquiet que, classement après classement, notre système éducatif semble se détériorer ?

Joël de Rosnay :

L’une des raisons réside dans la tradition de notre enseignement que je qualifierais de cartésien et d’auguste comtien. Pour Descartes, la complexité ne se comprend qu’en la découpant en éléments analytiques simples. Toute notre formation est donc fondée sur l’analyse. Ensuite, je tiens à rappeler la classification des disciplines élaborées par Auguste Comte. Il place en haut les mathématiques, la physique et les sciences dures, et plus bas les sciences molles, la sociologie, les sciences humaines, les sciences sociales. Du fait de cette classification, on ne fait pas la liaison entre les sciences molles et les sciences dures et on a tendance à ne pas contextualiser ce que l’on apprend. Notre éducation n’est pas faite de contextualisation, elle est faite de mémoire d’éléments qui doivent se répéter pour pouvoir être utilisés dans le cadre d’examens.

Plutôt que d’essayer de donner aux gens le sens de la vie en leur donnant des outils pour apprendre à apprendre, on leur remplit la mémoire d’une quantité d’éléments analytiques séparés les uns des autres que l’on a beaucoup de mal à reconstruire dans sa vie.  

Vous pensez que le monde de l’éducation devrait adopter une approche plus systémique ?

Joël de Rosnay :

C’est ce que nous disons depuis trente ou quarante ans avec le groupe des Dix, dont Edgar Morin et moi et beaucoup d’autres faisons partie. Nous avons été écouté, je pense, un peu. Par des professeurs d’abord, qui ont évolué dans ce sens. Par des organismes publics, par des inspecteurs d’académie qui s’intéressent de plus en plus à l’approche pluridisciplinaire – transdisciplinaire même, comme dirait Edgar Morin -, de manière à relier les choses entre elles telles qu’elles le sont dans le monde. Le monde n’est pas disciplinaire, il n’y a pas la chimie d’un côté, la physique ou la géologie de l’autre. Le monde est fait d’un tout. L’approche pluridisciplinaire commence à émerger dans l’éducation. Mais c’est très lent parce que cela remet en cause des jeux de pouvoir. Le fait d’être le spécialiste dans une discipline donne du pouvoir. Alors que l’approche systémique n’est pas porteuse de pouvoir. »

Interview Usine Nouvelle : http://www.usinenouvelle.com/editorial/il-faut-renverser-l-education-je-prone-la-coeducation-transgenerationnelle-dit-joel-de-rosnay.N473643

 

Echanger, partager

Un riche panorama. 

Dans ces dossiers réalisés par les membres de l’An@é dans des reportages, au cours d’événements, de rencontres, de formations, vous  aurez un panorama particulièrement riche des réflexions de tous les acteurs du monde éducatif …

http://www.educavox.fr/les-reportages

 

Et en attendant demain…

2017 s’annonce dense en événements et propositions, présidentielles obligent, mais quelles seront les réflexions ou les inflexions pour l’éducation ? Continuité ? Rupture ?

Chacun fera analyses et propositions. L’An@é aussi. Mais avant d’entrer dans cette période de questionnements, de doutes ou d’affirmations…pour finir 2016 … et commencer l’année 2017…si nous allions au cinéma ?

Accès aux propositions de films

Michelle Laurissergues

Présidente An@é

Dernière modification le samedi, 13 mai 2017
Laurissergues Michelle

Présidente et fondatrice de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.