Après l’explosion des utilisations de l’intelligence artificielle et la prise de conscience des dérèglements climatiques causés par l’activité humaine, la question prend une dimension philosophique et politique qui a nourri le cœur des réflexions lors des rencontres Michel Serres* qui viennent de se dérouler. Elle y a été déclinée de manière spécifique en éducation et en habitabilité de notre planète.

C’est le thème de ces cinquièmes rencontres*  qui se sont déroulées du 8 au 11 novembre à Agen. Thème démesuré qui interroge notre avenir, notre rapport à la nature avec les enjeux climatiques, notre rapport aux technologies avec l’avènement de l’intelligence artificielle, notre rapport à la démocratie telle que nous la vivons avec les forces qui tentent de la saper, notre rapport au Monde avec les grands bouleversements géopolitiques et le retour de la guerre.

« Les petites lumières »est le nom d’une association créée par Chiara Pastorini en 2014 qui propose un accompagnement des enfants dans la découverte de la philosophie de façon ludique et interactive. Chiara Pastorini* anime des ateliers philo-art dans le cadre des rencontres philosophiques Michel Serres ** qui viennent de se dérouler à Agen du 8 au 11 novembre. La particularité de ces moments est qu’ils s’adressent à des enfants à partir de 4 ans en compagnie ou non de leurs parents suivant les cas.

Le thème des 4èmes rencontres Michel Serres qui auront lieu à Agen du 8 au 11 novembre 2024 a été dévoilé vendredi 1^er mars par le président de ces rencontres David Djaïz : ce sera « Maintenant, on fait la paix ».

Droit à confidentialité des données, droit à la protection de l’intégrité psychique et plus généralement préservation de l’autonomie : quels sont les nouveaux droits qu’il conviendrait de reconnaître aux utilisateurs interagissant avec les systèmes d’IA ? Ceci suppose d’analyser le système algorithmique mais aussi tous les acteurs de la chaîne qui interviennent dans sa fabrication, son déploiement et son utilisation. Et la question plus immédiate qui se pose est de savoir comment donner la possibilité aux utilisateurs de choisir personnellement les réglages des algorithmiques et choisir les capteurs à partir desquels ils souhaitent gérer leur attention.  Extraits

Gilles Dowek est professeur d’Informatique à l’École polytechnique et chercheur à l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA). Ses travaux portent sur les rapports entre les langages de programmation et le langage mathématique, sur les systèmes informatisés de traitement de démonstrations mathématiques et sur la sûreté des logiciels. Il a écrit avec Serge Abiteboul et Laurence Devillers une pièce de théâtre Qui a hacké Garoutzia ?, une tragicomédie policière en quatre actes -jouée au théâtre lors des Rencontres de Michel Serres, qui raconte les vies successives de Garoutzia, un agent conversationnel, une bote du futur -

On a pu dire que nous étions les témoins d’un des plus grands sauts technologiques de l’humanité.  Qu’est-ce que cette révolution ? Dominique Karlach, lors des Rencontres Michel Serres *: « Il s’agit d’une révolution avec une mise au défi collective : Par son extrême rapidité, ce qui donne une accélération dans le déploiement d’outils; Par le poids des usages : On assiste à la mutation du système énergétique, du système productif, de la consommation. Une extrême individualisation. Le collectif laisse place au connectif. »