En France, nous avons furieusement tendance à organiser les classes et même les loisirs à l'intérieur, comme si nous faisions abstraction de  l'intérêt de fréquenter la nature.

En théorie, il est admis que chacune et chacun d'entre nous a besoin d'un défi suffisamment grand pour se développer et avoir envie d'apprendre. Lev VYGOTSKY, psychologue et médecin biélorusse du XXeme siècle a conceptualisé la "zone proximale de développement" qui se situe entre celle de confort et celle de danger. 

Nos enfants ont changé, déconnecté(e)s du Vivant, du milieu végétal comme du monde animal, de la nature sauvage ou même aménagée. Bien au chaud dans leurs chambres, leurs écoles, leurs clubs sportifs ou plusieurs heures par jour devant les écrans, leur espace s'est considérablement rétréci. Il sont devenus des enfants d'intérieur.

Il subsiste toujours en France un tabou autour de la pauvreté, et spécifiquement à l'école. En effet, la notion d'"enfant pauvre" n'existe pas; nous avons, certes, de grandes catégories économiques "défavorisés" par exemple, mais qui ne prennent pas suffisamment en compte les conditions réelles de la vie des parents, notamment de celles et de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

"Les souffrances des petits ne sont pas de petites souffrances" disait le grand pédagogue Janusz KORCZAK . Et pourtant!! Il est souvent nécessaire de prendre du recul, de se détacher de notre vision de l'enfant comme adulte miniature, pour se rapprocher la réalité développementale et ouvrir avec ce petit être en construction  un espace positif et bienveillant. Sinon, nous demandons l'impossible aux enfants,nous les renvoyons inconsciemment à leur propre échec inéluctable par notre regard et notre posture..